Voilà un week-end chargé qui se termine pour Nicolas Sarkozy : samedi, il a défendu le Plan pour l’automobile français en ne mâchant pas ses mots, et hier dimanche il assistait à une réunion préparatoire au G20 à Londres le 2 avril, où la filière automobile devrait prendre une part importante des débats, tout comme le 1er mars, au sommet de l’Union Européenne.

Après sa visite le jour même au Salon de l’Agriculture, c’est un Nicolas Sarkozy particulièrement remonté qui s’est exprimé au sujet des accusations protectionnistes qui pèsent sur le plan pour l’automobile français, lors d’une conférence de presse.

"Il n'y a absolument aucune honnêteté dans ces accusations" a-t-il dit, "J'utilise l'argent du contribuable pour qu'on garde des usines sur le territoire, mon rôle n'est quand même pas qu'on délocalise toutes les unités de production". Il n’a pas hésité de plus à pointer directement du doigt l’Union Européenne : "si j'ai dû faire un programme national, c'est parce que l'Europe n'a pas été capable de se mettre d'accord sur un programme européen de soutien à l'automobile", tout en rajoutant "Si nous n'avions pas nous, Etat français, sauvé les constructeurs Renault et PSA, les usines auraient fermé où? Elles auraient fermé dans les pays européens."

A la veille de la réunion préparatoire du G20 qui aura lieu le 2 avril à Londres, Nicolas Sarkozy a affiché ses ambitions, en espérant que "l'Europe se prépare à avoir une position commune" mais pas sur "un faux compromis, un compromis au rabais". "Je ne m'associerai pas à une réponse de circonstance dont les réponses ne seraient pas à la hauteur des attentes des populations à travers le monde", a-t-il ensuite poursuivi.

Hier, lors de cette réunion, Nicolas Sarkozy a appelé à la solidarité, décrite comme "la clé de l’Europe", avant d’ajouter "Si nous sommes en Europe, c'est pour être solidaires. Si tel ou tel avait besoin de la solidarité, il pourrait compter sur ses partenaires. Ses partenaires doivent naturellement compter sur lui pour respecter un certain nombre de règles". Cette volonté de développer une action commune à l’échelle européenne a été appuyée par Angela Merkel, la chancelière allemande, qui réclame aussi que les Etats-Unis, qui aident massivement son industrie automobile avec de l’argent public, fassent aussi partie des discussions.