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Ferrari et BB, une mystérieuse histoire de tromperie

Entre 1971 et 1984, Ferrari a littéralement trompé la planète entière nommant BB, Berlinetta Boxer, une supercar, dotée d’un moteur 12-cylindres à plat. Voici pourquoi elle n'aurait pas dû s'appeler ainsi.

Ferrari et BB, une mystérieuse histoire de tromperie

Ce fut la première voiture de production badgée Ferrari à bénéficier d’un moteur central. Le Commendatore était initialement opposé à ce type d’architecture pour ses modèles de route, estimant que ses clients pourraient ne pas l'apprécier, mais le succès de la Lamborghini Miura a certainement contribué à le faire changer d’avis. Cette voiture, présentée au salon de Turin 1971, c’était la 365 GT4 BB, pour Berlinetta Boxer, et c’est là le hic.

Cette supercar récupère un moteur 12 cylindres, hérité de la compétition, la première utilisation d’un tel bloc par Ferrari remontant à 1964 sur sa monoplace 512 F1. Le tipo 207 a été conçu ainsi par Mauro Forghieri pour abaisser le centre de gravité. C’est tout naturellement que cette disposition des cylindres s’est retrouvée dans la supercar badgée BB. Maintenant, pourquoi la référence à « boxer » est-elle trompeuse ?

La Ferrari 365 GT4 BB, révélée en 1971, se signale par ses six feux arrière accompagnés de six sorties d'échappement.
La Ferrari 365 GT4 BB, révélée en 1971, se signale par ses six feux arrière accompagnés de six sorties d'échappement.

Parce que dans la 512, qu’elle soit F1 ou BB, les bielles opposées partagent un même maneton. Ainsi, les cylindres se déplacent-ils dans le même sens. Or, dans un vrai moteur boxer, c’est l’inverse. Par exemple, sur la flat-six Porsche, ou un flat-four Alfa Romeo, les bielles opposées bénéficient chacune de leur propre maneton, donc elles se déplacent dans un sens opposé, mouvement qui rappelle deux boxeurs en train de combattre.

Or, ce mot se traduit par « boxer » en anglais, d’où, certainement, l’origine de l’appellation de ce type de moteur. En conséquence, le moteur de la  Ferrari BB n’est pas un « boxer » mais un 12-cylindres à 180°, comme le revendiquait d’ailleurs Mauro Forghieri lui-même dans son livre intitulé « Moteurs Ferrari » :

Le moteur des Ferrari BB n'est pas un boxer mais un 12-cylindres à plat.
Le moteur des Ferrari BB n'est pas un boxer mais un 12-cylindres à plat.

« S'il vous plaît, ne l'appelez pas boxer. Techniquement, il est correct de dire que ce moteur est un flat-12, c'est-à-dire qu'il possède 12 cylindres dont les culasses forment un angle de 180°. La différence entre ce moteur et un véritable « boxer » réside dans le fait que, sur le moteur Ferrari, les bielles correspondantes de chaque rangée sont accouplées au même maneton, de sorte que les deux pistons se déplacent dans le même sens, tandis que dans un véritable moteur boxer (par exemple le flat-six Porsche), les pistons se déplacent dans des sens opposés. »

A la droite d'Enzo Ferrari, Mauro Forghieri, concepteur du 12-cylindres à plat, quelque part dans les années 70.
A la droite d'Enzo Ferrari, Mauro Forghieri, concepteur du 12-cylindres à plat, quelque part dans les années 70.

Dont acte. La 365 GT4 BB, dont la production effective a débuté en 1973, est devenue BB 512 en 1976, quand son moteur est passé de 4,4 l à 5,0 l (ou plus précisément 4 943 cm3). Elle a ensuite été remplacée en 1984 par la Testarossa, établie sur la même base et le même moteur, à quelque chose près.

En 1976, la Ferrari BB devient 512 en adoptant un moteur 5,0 l et une voie arrière élargie. Les feux et sorties d'échappement passent de six à quatre.
En 1976, la Ferrari BB devient 512 en adoptant un moteur 5,0 l et une voie arrière élargie. Les feux et sorties d'échappement passent de six à quatre.

Désolé pour ceux qui ont cliqué sur l’article en pensant lire une histoire d’amour cachée et empreinte de tromperie qu’auraient vécue Brigitte Bardot et Enzo Ferrari. Certes, ce dernier était un immense queutard devant l'Eternel, mais s’il avait eu une aventure avec notre défunte BB nationale, il s’en serait très certainement vanté, d’une façon ou d’une autre…

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