PSA donne bien du soucis aux analystes, qui émettent à la fois des doutes sur l'équipe de direction et peinent à distinguer la stratégie de l'entreprise à court terme. Peugeot-Citroën parviendra t'il à sortir de la crise ?

Nombreux sont les employés de PSA à participer au cortège de manifestants pour cette journée de grève aujourd'hui dans la capitale. Après une semaine d'arrêt des chaînes sur le site Peugeot de Poissy, sept autres jours de chômage supplémentaire en février, ainsi qu'encore trois autres jours en mars, ont été annoncés hier par la direction. Mais cette dernière se dit optimiste pour le mois d'avril avec l'arrivée d'un nouveau modèle.

Les syndicats, eux, ne décolèrent pas, notamment en apprenant que l'usine de Trnava, en Slovaquie, qui fabrique des Peugeot 207->[http://news.caradisiac.com/+-Peugeot-207-+ tout comme Poissy, en est à travailler les week-ends pour rattraper la production perdue lors de l'arrêt des chaînes à cause de la coupure du gaz russe.

Mais il n'y a pas que les employés qui s'inquiètent, les analystes économiques ne sont pas des plus confiants non plus. Malgré sa position de numéro 2 européen derrière Volkswagen, PSA paraît isolé, avec une communication quasi inexistante qui a le don d'affoler les experts. Les doutes portent d'abord sur la santé de Christian Streiff, le PDG du groupe, qui a repris ses fonctions l'été dernier après un accident vasculaire cérébral et qui, selon les experts, ne paraît pas être « à 100% » à une période où il devrait l'être « à 120% ». Il est vrai cependant qu'il peut être facile de paraître effacé à côté de son unique mais remuant confrère français, Carlos Ghosn, qui fait feu de tout bois et multiplie les annonces, de par sa double casquette de président du groupe Renault-Nissan et de l'ACEA, Association des Constructeurs Européens d'Automobile.

Autre sujet d'inquiétude : le jeu de chaises musicales dans les hautes sphères du groupe. Le directeur général de Citroën, Gilles Michel, a troqué en décembre ses fonctions pour diriger le Fonds stratégique d'investissement, sans que l'on sache le nom de son remplaçant à la tête de la marque aux chevrons. Jean-Luc Vergne, le DRH du groupe, sera remplacé mi février par Denis Martin, qui était jusqu'ici directeur du centre de production de Rennes et qui devra continuer le plan de départs volontaires instauré par son prédécesseur. Enfin, Hervé Guyot, directeur général de Banque PSA Finance quittera son poste pour aller diriger le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles, sans qu'on sache, non plus, qui le remplacera.

Cette valse n'est pas faite pour rassurer les analystes financiers, qui soulignent le manque de communication de la direction de PSA, ce qui ne fait qu'alimenter leur imagination pourtant déjà fertile. Les rumeurs de fusion, d'association, d'alliance, vont ainsi bon train, d'abord avec Fiat, partenaire de longue date, mais aussi avec BMW ou Mitsubishi.

En attendant les annonces officielles, les experts économiques sont donc contraints de naviguer à vue, tout comme PSA, qui n'a pas donné de prévision de ventes pour 2009.

Source : Reuters.