Rappelons d’abord le contexte. Cette annonce faisait suite à la signature le 13 mars dernier, entre Renault et les représentants des organisations syndicales, d’un Contrat pour une nouvelle dynamique de croissance et de développement social de Renault en France. Le 26 avril, Renault annonçait donc que Nissan avait choisi de produire la prochaine génération de Micra en Europe pour ce qui est des véhicules destinés aux marchés européens, assurant un volume de 82 000 voitures par an au site de Flins à partir de 2016.


Cette annonce constitue une excellente nouvelle pour l’industrie française. En effet, même si ces futures Micra porteront les couleurs d’une marque étrangère, japonaise en l’occurrence, c’est bien d’une usine française qu’elles sortiront. Cette production fera travailler « tout » le tissu industriel automobile français et sera réalisée par des ouvriers français. Ce qui importe, dans cet accord, c’est que des véhicules vendus en Europe seront produits en Europe (à l’exception des Micra à conduite à droite qui seront produites en Inde), permettant ainsi à l’industrie automobile – française dans le cas qui nous intéresse – de sauvegarder son savoir-faire, de renouveler ses compétences et de s’assurer un volume de production décent. Si les constructeurs automobiles français produisent de plus en plus à l’étranger parce qu’ils y écoulent une partie plus importante de leur production totale, il est salvateur que leurs sites de productions français accueillent des productions de leurs partenaires étrangers. Chez Renault, d’ailleurs, d’autres annonces de ce type sont attendues. Une usine française pourrait ainsi être prochainement choisie pour produire des Mercedes.


Plus généralement, il est important d’attirer en France des constructeurs étrangers pour qu’ils choisissent d’y produire des véhicules destinés à être commercialisés en Europe. Smart et Toyota ne suffisent pas. Voilà un axe pour une politique industrielle forte pour la France. Alors, à qui le tour ?