Si le projet Magna/Sberbank est celui qui a reçu le droit de négocier le rachat d'Opel, la finalisation du processus de cession est loin d'être terminé. Beaucoup de détails doivent encore être discuté d'ici la fin de l'année et dans l'intervalle beaucoup de choses peuvent changer. Car ce qui est pressenti depuis plusieurs jours se vérifie : GM a pris conscience qu'Opel pouvait intéresser d'autres acheteurs susceptibles de mettre un peu plus d'argent sur la table.

Ainsi, alors que les discussions entre GM et Magna semblent rencontrer quelques difficultés, on apprend que General Motors a ouvert des discussions avec d'autres acheteurs potentiels. L'opération qui a "subtilement" filtré dans les médias vise à mettre la pression sur Magna qui semble avoir quelques revendications auxquelles GM refuse de céder.

On chercherait à faire monter les enchères chez GM qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Pour rendre crédible ces informations, GM a autorisé le constructeur chinois BAIC, mais aussi le fond d'investissement Ripplewood (RHJ International), recalés au premier examen, à venir examiner de près les livres de compte du constructeur de Rüsselsheim. Le discours est clair :

"Tous les intéressés ont le même droit à l'information. La lettre d'intention signée avec Magna et Sberbank n'a rien de contractuelle et nous discutons encore avec d'autres offrants."

Ceci confirme donc ce que les responsables de Fiat, toujours sur le coup, ont déjà affirmé il y a quelques jours.

Toutefois, le syndicat IG Metall qui était favorable au projet Magna vient de critiquer ouvertement le déroulé des négociations avec le canadien affirmant que les discussions ne se passent plus au niveau européen (et donc avec le patron Europe Carl Peter Forster) mais avec la maison mère aux USA. Pour les syndicats qui espèrent encore qu'un accord soit trouvé d'ici le 15 juillet, il est impensable que le futur d'Opel soit discuté sans la présence du "vrai" patron de la société car ils suspectent désormais Magna de vouloir faire des coupes dans les effectifs beaucoup plus larges qu'à l'origine. Jusque là, l'équipementier avait annoncé vouloir supprimer 10.000 emplois, dont 2.500 dans le pays.

Le futur d'Opel n'est pas encore assuré, c'est bien la seule certitude qui existe en ce moment dans ce dossier.

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