On aura compris, dans la vente de Midland à Spyker, que la décision de vendre fut "l'une des plus difficiles que j'ai jamais eu à prendre", dixit Alex Shnaider, aujourd'hui l'ancien patron.

On aura également compris que l'écurie est pour le moment baptisée bizarrement baptisée Spyker MF1 Racing. Bizarrement car, une telle appellation ne devrait pas passer l'année 2008 voire 2007.

On passera également sur les liens existant entre Michiel Mol (l'un des dirigeants de Spyker Cars, société qui est soutenue par un groupe d'investisseurs qui a notamment permis la reprise de Midland et qui permet au constructeur de poursuivre son développement avec d'étonnants modèles bien que les résultats financiers - ce qui est somme toute logique dans une telle aventure - ne sont pas encore tout à fait là...) et le probable futur pilote 2007 Spyker C. Albers pour nous poser quelques questions sur la logique et l'avenir de cette structure.

1. La pari n'est-il pas risqué pour un petit constructeur comme Spyker? Peut-être. En réalité, tout dépend de la "force de frappe" (des moyens) dont disposent ces fameux investisseurs. Ils ont l'air conséquents. Du coup, qu'en est-il de la gestion. Les méthodes de Spyker, et son organisation, ont aussi l'air tout à fait adaptées au monde financier contemporain. D'ailleurs, Victor Muller, le patron de Spyker Cars est à la tête des vêtements McGregor. Moll est quant à lui à la tête de la firme Internet Lost Boys. Bref, des patrons qui semblent s'entendre et qui ont en commun une passion pour l'automobile s'allient dans un premier temps pour construire des voitures sportives, dans un second pour aller en F1 et réaliser un rêve. Peut-être un brin mégalo, ambitieux en tout cas. Mais d'autres aventures passées ne se sont-elles pas transformées en réussite à partir de principes similaires. Le passé est le passé me rétorquerez-vous? Justement, Moll et Muller adoptent des méthodes modernes dans leur démarche. Pour conclure sur ce point, je tiens juste à souligner que cette démarche n'a, de mon point de vue, rien à voir avec ce qui s'était passé durant les années 90 entre Larousse et Venturi.

2. Le retour de Gascoyne. Pourquoi une personne évincée de chez Toyota il y a quelques mois atterrit-elle chez Spyker MF1 Racing? Peut-être simplement parce que l'équipe a été fondée sur l'ancienne écurie Jordan dont Gascoyne a été le patron technique. De son propre aveu, c'est à cette époque qu'il a fait le meilleur boulot en F1, donc dans une structure limitée et souple. Au passage, on ne peut pas enlever à Gascoyne le fait d'être toujours passionné par la F1 (rien à voir avec ses émoluments) et d'être animé par l'envie de concevoir des F1.

Je vous laisse la main pour les autres sujets qui pourraient être abordés, discutés à propos de cette reprise. Mais, de mon point de vue, il n'est pas interdit de penser que cette opération pourrait redonner à l'écurie un peu de son lustre d'antan.

Portait photographique: Victor Muller