Jusqu'à présent les projecteurs et les critiques (ainsi que les menaces d'éviction) se sont concentrés sur GM et son patron Rick Wagoner qui était effectivement celui qui osait crier haut et fort son besoin urgent de capitaux frais pour faire tourner la machine. Mais il serait faux de croire que General Motors est le plus touché des 3 américains.

Devant le Sénat, le patron de GM é été rejoint par ses homologues de Ford (Bill Mullaly) et de Chrysler (Bob Nardelli) qui ont relayé l'appel au secours et le besoin d'une aide urgentissime pour éviter la faillite. L'heure est très grave. Les 3 patrons étaient soutenus par le dirigeants de l'UAW, puissant syndicat des ouvriers de l'automobile.

Ce n'est donc plus GM seul qui risque la faillite dans les 2 mois, mais bien les 3 constructeurs américains dont la durée de survie ne dépasserait pas les 3 mois si rien n'est fait !

Tous ont répété qu'il était nécessaire d'aider le secteur sous peine de voir une catastrophe économique majeure se jouer dans les prochains mois. Selon eux, ce n'est pas que l'avenir des 3 constructeurs qui est en jeu puisque une faillite des 3 provoquerait un effondrement général de l'économie américaine dans son entier. Rien que ça.

Le Senat à majorité démocrate est prêt à aider sous conditions strictes mais le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson a une nouvelle fois refusé de revoir son plan qui doit sauver le secteur financier en injectant 700 milliards de dollars dans les seules banques. Les premières estimations indiquent qu'une faillite globale du secteur automobile pourrait mettre près de 3 millions de personnes au chômage quasi instantanément !!

Chaque patron a donc réclamé une aide urgente. Nardelli de Chrysler s'est dit prêt à abaisser sa rémunération annuelle à 1$ symbolique et a précisé qu'une faillite de sa firme entrainerait 56.000 suppressions d'emplois directs, ferait disparaitre la couverture santé (20 milliards de dollars) assurée par la firme et mettrait les fournisseurs sur la paille. Par exemple, Getrag vient de se mettre en faillite suite au désistement de Chrysler qui devait leur sous-traiter la conception et la fabrication (une usine a été construite pour) de boîtes à double embrayage.

Chez GM, on s'engage à réduire ses coûts de fonctionnement annuel de 35%, soit 15 milliards d'ici 2011. Chez Ford, Mullaly a indiqué que ne rien faire était une décision hautement risquée et que pendant ce temps la production sera réduite de plus de 200.000 unités en cette fin d'année.