Sébastien Buemi revient sur les caractéristiques et le comportement des pneus Pirelli, testés vendredi et samedi à Abu Dhabi.


Sébastien Buemi, vous avez pris la piste ce samedi pour la première fois en pneus Pirelli. Comment avez-vous vécu cette journée ?

Je savais à quoi m’attendre après les tests effectués vendredi par l’équipe. Le circuit ne s’est pas amélioré, je pense même qu’il était un peu moins rapide aujourd’hui. Mais c’était très important car on a pu faire des longs runs. On a notamment fait un très long run, on a pu bien voir comment le pneu se comporte. On a une bonne idée de ce que les pneus font. C’est maintenant très important de bien discuter avec Pirelli, car on sait ce que les pneus font et on sait ce que l’on devrait avoir sur la voiture. Mais on doit savoir comment ils vont faire évoluer le pneu. Car, si l’on travaille en fonction de ces pneus là et qu’en février il amène un pneu complètement différent, ça risque d’être un peu difficile pour nous. On va donc discuter sérieusement avec eux afin de savoir dans quelle direction ils vont aller. Ce sera ensuite à nous de prendre une décision.


C’est aux équipes de leur donner des directives ?

De notre côté, on leur dit ce qu’on ressent. On leur dit ce que l’on aimerait que le pneu fasse pour que ce soit mieux. Ensuite, à eux de prendre des décisions puis nous de nous adapter.


Mais vos voitures 2011 sont déjà faites. Comment vous adapter ?

Nous avons des petites idées de la façon dont le pneu se comporte, de la façon dont il influence l’aérodynamique de la voiture. Nous avons pu relever beaucoup de détails très intéressants. Le pneu Pirelli a l’air de produire moins d’appuis sur la voiture, même si nous ne savons pas encore d’où ça vient. Il a l’air aussi d’être moins sensible aux changements d’appuis.


C’est à dire ?

Pour nous, jusqu’à maintenant, l’aileron avant s’était révélé très important. Avec les pneus Bridgestone, chaque changement d’appui au niveau de l’aileron avant impliquait une grosse différence sur le pneu et le comportement de la voiture. Par exemple, nous devions mettre davantage d’appuis sur l’avant quand nous avions davantage d’essence. Là (avec le pneu Pirelli), tout ce que nous faisons sur l’aileron avant a l’air d’avoir peu de conséquences. On ne sent quasiment aucun changement. D’un côté, c’est une bonne chose ; de l’autre, ça va être plus compliqué. Il va falloir ce que nous sachions comment nous adapter.


Qu’avez-vous ressenti comme caractéristiques générales du pneu Pirelli ?

Ils sont très performants au départ ! On a fait notre meilleur départ de l’année aujourd’hui. Ils sont aussi très performants sur les freinages : on peut freiner très fort et très tard. Par contre, en accélération, la traction est mauvaise et la voiture perd beaucoup d’adhérence. Ils sont mieux sur les freinages et moins bien sur les accélérations. Et, en termes d’usure, elle est beaucoup plus élevée sur ces pneus.


Avez-vous pu mesurer la longévité des pneus lors de longues sorties en piste ?

On a fait un long run en pneus tendres car ils s’usent beaucoup moins que les pneus durs. C’est surprenant. A mon avis, ils ont fait une erreur sur leur pneu dur. Ils nous ont déjà dit qu’ils allaient le changer.


Pirelli va redéfénir l’architecture de son pneu arrière mais le pneu avant semble satisfaire tout le monde. Vous confirmez ?

Oui, les pneus avant sont bien. Ils réagissent bien et s’inscrivent bien dans les virages. On sent que ce pneu semble très similaire au Bridgestone. En revanche, le pneu arrière est très faible.



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Sébastien Buemi décrit les pneus Pirelli