L'agence qui pilote le traitement automatisé, et donc les radars automatiques, pour le ministère de l'Intérieur n'est plus dirigée par un préfet. C'est en effet Henri Prévost, magistrat de la Cour des Comptes, et numéro 2 de la délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) depuis quatre ans, qui par décret daté du 3 janvier vient d'être nommé directeur de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions routières (Antai).

Il succède à Etienne Guépratte, patron par intérim de l'Antai depuis la démission à l'automne 2013 de son prédécesseur, Jean-Jacques Debacq, le fameux préfet qui ne payait pas ses propres PV et qui avait été épinglé par Mediapart. Le préfet Guépratte a dû également abandonner son autre poste, occupé aussi depuis 2013, celui de directeur de l'Agence nationale des titres sécurisés (ANTS), agence qui s'occupe comme son nom l'indique des titres sécurisés délivrés par l'Etat (certificat d'immatriculation et permis de conduire, mais aussi passeport et carte d'identité). C'est Xavier Brunetière, inspecteur général de l'administration, qui le remplace dans ces fonctions.

Pour rappel, l'Antai, établissement public administratif de l'Etat placé sous la tutelle de Beauvau, a été créée au printemps 2011, prenant la suite de la Direction du projet interministériel contrôle automatisé (Dpica) mise sur pied en même temps que les radars automatiques, soit en 2003. Il n'y avait eu alors que des préfets pour diriger ces deux structures : d'abord Raphaël Bartold, puis Roger Parent brièvement, avant l'arrivée de Jean-Jacques Debacq et son remplaçant, Etienne Guépratte, durant à peine plus d'un an.

C'est le préfet Debacq qui a donc le plus longtemps officié à la tête des radars, puisqu'avant l'Antai, il avait débarqué à la tête de la Dpica en 2006. Ce dernier, a révélé Le Canard Enchaîné, n'est pas sorti de l'auberge, puisqu'il est visé par une enquête préliminaire ouverte depuis le 19 novembre 2013 par le parquet de Paris. Il est soupçonné de faux et usage de faux, ainsi que de détournement de fonds publics. Si peu...