Depuis le début de l'année, ce sont 2 253 personnes qui ont perdu la vie sur les routes, soit 99 de plus que sur les huit premiers mois de 2014, annonce la Sécurité routière ce mercredi. Il faut dire que l'an dernier, les bilans routiers avaient été exceptionnellement bons durant l'été, surtout comparés aux autres mois... Avant même le début de ces grandes vacances, bien des observateurs redoutaient ainsi ces mauvaises tendances, désormais confirmées : + 19,2 % de tués à 30 jours en juillet, + 9,5 % en août.

Sans surprise, le ministère de l'Intérieur a donc d'ores et déjà prévenu que la répression allait s'intensifier, avec la mise « en service, dans les jours à venir, de 111 radars double-sens ». Quèsaco ? Il s'agit de radars fixes capables de flasher les excès dans les deux sens de circulation. Les radars mobiles « nouvelle génération » (RMNG), homologués pour contrôler la vitesse dans le flot de la circulation, en roulant, sont présentés comme ayant déjà cette fonction. Et cela fait plusieurs mois déjà aussi que les dispositifs installés dans les cabines fixes, sur le bord des routes, en sont aussi théoriquement pourvus.

Mais malgré une homologation en bonne et due forme intervenue dès la mi-décembre, les autorités préféraient pour une fois tester ces dispositifs évolués avant de les rendre actifs, ce qui sera bientôt le cas dans 18 départements. La liste complète des départements en question devrait être très vite révélée. Sauf surprise, elle devrait englober ceux concernés par l'expérimentation des cabines dotées de cette nouvelle fonction, comme c'est le cas en Ardèche, dans les Bouches-du-Rhône, l'Hérault, l'Isère et la Seine-Maritime

A n'en pas douter, d'autres mesures répressives seront également annoncées lors du conseil interministériel de la sécurité routière (CISR) prévu pour le 2 octobre prochain. Il s'agira du premier conseil de ce genre depuis 2011. A l'époque, deux mesures avaient fait grand bruit : l'interdiction des avertisseurs de radars et la suppression des panneaux annonçant les cabines. Deux mesures finalement abandonnées. Les avertisseurs, type Coyote, survivent sous l'appellation d'assistants d'aide à la conduite, quant aux panneaux, ils n'ont pas bougé ou été replantés quand ils avaient été remplacés par des radars pédagogiques.

Cette fois-ci, à quoi faut-il alors s'attendre ? Les associations de défense des victimes, comme la LCVR de Chantal Perrichon, réclament la généralisation de l'abaissement de 10 km/h de la vitesse limite, soit de passer de 90 à 80 km/h sur les routes bidirectionnelles du réseau secondaire, alors que pour l'heure, cet abaissement est seulement expérimenté sur trois axes. Il ne serait en tout cas pas surprenant que la vitesse soit de nouveau en ligne de mire, avec l'annonce par exemple de l'augmentation du parc de radars, stable depuis 2013. Dans moins d'un mois, on sera de toute façon fixé. A suivre donc...