TORINO

IKA (Industrias Kaiser Argentina) qui produit sous licence des Jeep et quelques berlines nord-américaines depuis 1955, va trouver son deuxième souffle cinq ans plus tard. L'accord signé entre Renault et cette firme qui s'appellera bientôt American Motors va avoir de larges conséquences en Argentine. IKA importe très tôt des Dauphine qui vont connaître un joli succès commercial et glaner de nombreux succès en Tourisme mais aussi une version de la berline Rambler (vue aussi dans les concessions européennes de Renault). Cette dernière, profondément remaniée par Pininfarina sur le plan esthétique va prendre l'appellation Torino en 1966 et se révéler bien vite une excellente base sportive et inciter les dirigeants d'IKA à fonder un service compétition. Oreste Berta, alors tout jeune motoriste, va réussir à "sortir" 285 ch du six cylindres 3770 cm3 qui équipe notamment le coupé 380 tandis que l'ingénieur Hery Pronello va réaliser une première voiture réellement moderne. Baptisée Torino "Liebre" (lièvre), elle sera l'inspiratrice de toute la nouvelle génération de prototypes qui vont peu à peu quitter les routes pour rejoindre les circuits.

Victorieuses du GP routier 1967 à plus de 188 km/h de moyenne et réalisant le doublé au championnat la même année avec Copello et Gradassi, les Liebre MkII seront dominées l'année suivante par les Chevrolet après l'arrêt du service compétition de la marque. Après le départ de Pronello chez Ford, Oreste Berta qui assurait alors la préparation d'un modèle Liebre MkI (un coupé 380 profilé) pour Luis di Palma se contente d'aligner une MkII B modifiée en 1969, pour le même pilote.

C'est alors Carlos Ruesch (futur équipier de Reutemann en F2 en 1971) qui reprend le flambeau pour défendre les couleurs Torino. Déjà vainqueur d'une épreuve à Buenos Aires en 1968, avec son prototype Numa (construit par son père), il lance une petite série de versions MkII et MkII B pour 1969. Très compactes, performantes et fiables avec leurs moteurs préparés par Berta, les Numa pilotées par Copello, Ruesch et Estefano seront les grandes animatrices du championnat. Edoardo Copello après un début de saison en fanfare (3 victoires dans les 3 premières courses) devra toutefois batailler contre les Chevrolet de Cupeiro et Marincovich jusqu'à l'ultime épreuve pour enlever le titre.

Avec l'avènement des spiders en 1970, Oreste Berta effectue son retour officiel avec un prototype à moteur avant confié à Luis di Palma. Nettement moins puissants que les blocs Chevrolet et Ford, le six cylindres Torino ne pourra permettre au tandem de contester la suprématie de la Chevrolet de Garcia-Veiga. Berta et di Palma prendront leur revanche l'année suivante en remportant le championnat avec une jolie barquette (étroitement dérivée du modèle vu aux 1000 km du Nürburgring 1970) propulsée par un V8 "maison" empruntant beaucoup d'éléments au bloc Torino.

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