Comme je vous le disais concernant PGO, il existe en moi un attrait naturel pour David. Non, je n'ai pas l'habitude de me trémousser à moitié nu sur des chars au milieu de poitrails imberbes et luisants et je reste tout ce qu'il y a de traditionnel dans mes affinités fusionnantes. Il y a juste que les "petits" m'attirent. (Non, pas les nains..... !)

Donc TVR est un de mes centres d'intérêt depuis assez longtemps. Et encore plus depuis que j'ai eu l'occasion d'y poser le fondement pour en prendre le volant. Bref, les derniers soubresauts qui agitent la marque et qui laissent quelques flous dans les esprits sont le signe d'un nécessaire retour en arrière.

Juste avant Noël, l'annonce de la mise en liquidation (manœuvre purement financière) de l'entité chargée de la production des TVR, enregistrée sous le nom Blackpool Automotive, fut un coup très dur pour les 200 derniers employés de la firme qui comprenaient ce jour là qu'ils ne seraient jamais payés. Sale fin d'année.

A cette date, Nikolai Smolenski était déjà loin.

Nikolai Smolenski a acheté TVR à en 2004, il avait 24 ans. Il succédait ainsi à l'excentrique Peter Wheeler qui menait la barque depuis 25 ans. Le garçon, russe de naissance détenait les nationalités anglaises mais aussi grecques ! C'est d'ailleurs sous cette dernière qu'il est inscrit au registre du commerce.

Ses premières paroles avaient réchauffé tout le monde tant ses ambitions sentaient le concret, le pragmatique. « TVR représente tout ce qu'il existe de meilleur en Angleterre en terme d'ingénierie et d'ingéniosité et je suis impatient de voir ce que la marque sera capable de faire avec plus de ressources dans ses caisses. »

Et si Nikolai n'avait pas l'argent, son père, Alexander, l'avait ! Sa fortune s'était d'abord faite en plein chaos post-communiste grâce à un empire banquier, SBS Agro, qui tira profit de ces turbulences. L'effondrement économique de 1998 en Russie engendra de multiples faillites dont celle de SBS Agro qui laissa ses clients sur la paille. Alexander Smolenski fut accusé d'avoir transféré des capitaux dans d'autres compagnies étrangères juste avant le crash, ce qu'il niera toujours. Sa fortune était pourtant en sécurité et il put offrir à Nikolai, le style de vie qui convient à un fils d'Oligarque russe.

Des ruines de SBS Agro, naquit une nouvelle banque, First OVK. En 2003, Nikolai en prit la tête. Ses ambitions de triplement de Chiffre d'Affaire ouvertement exprimées n'eurent guère de suites puisque la société fut vendue pour 80 millions de Livres 2 mois plus tard !!

Nikolai était alors déjà en Grande Bretagne puisqu'il y avait suivi ses études. Lui et sa jeune femme Olga s'offrirent à cette époque, une splendide maison de 7 chambres avec piscine et terrain adéquat dans le Nord de Londres. Ils voyageaient en Jet privé et s'exhibaient en voitures de sport. C'est quelques jours après s'être payé sa première TVR qu'il annonça le rachat de la marque !

Les bonnes paroles distillées par l'auto-désigné « Sauveur de TVR » pouvaient être crédibles. Selon lui, TVR était à 2 semaines de la faillite avant son rachat. Mais les choses allaient changer.

La première chose fut de faire venir des corbeilles de fruits et légumes ( ?!) pour convertir les employés à la nourriture saine (selon Smolenski) et ainsi aider ceux-ci à se sentir mieux. Sans doute que le végétarisme a des vertus mais les employés en ont simplement déduit que le garçon n'avait pas du souvent avoir les ongles sales !

A l'établissement des comptes en 2004, le tableau dépeint par le russe était sombre. Cela n'était malheureusement que le reflet d'une réalité consternante. TVR était au bord du gouffre. La première chose fut de garder l'entreprise à flot mais Smolenski garantit alors que ses investissements futurs serviraient à supporter la croissance du groupe. Il mit le doigt sur les problèmes de qualité de fabrication entamant largement la trésorerie et reporta le lancement de la Sagaris pour lui assurer un début de carrière sans tâche.

Pourtant, quelques indices laissaient planer le doute sur la réelle implication du nouveau patron.

à suivre ici