Si rien ne change dans la gamme diesel, hors apparition du Start/Stop, il n'en est donc pas de même dans la gamme essence, ou l'ancien 1.8 de 140 chevaux est remplacé par le 1.4 Turbo de même puissance, doté d'un start & stop de série. L'apport du turbo permet de rehausser le couple, qui gagne 15 % et atteint désormais les 200 Nm, contre 175 Nm pour le 1.8.

Les performances progressent, en tout cas pour ce qui est du 0 à 100 km/h, avalé en 10,9 secondes contre 11,4 auparavant. La vitesse maxi est de 205 km/h contre 207 pour le 1.8.

Mais ce qui est mis en avant par Opel est le gain extraordinaire en consommation. De 7,6 litres en cycle mixte pour le 1.8, elle passe à 5,7 litres aux 100 km, soit un gain de près de 2 litres. Sur le papier du moins. Les émissions de CO2 baissent de concert, avec 134 g/km contre 179 pour le 1.8.

Une belle remise au goût du jour technique donc, mais qui ne se traduit pas par une révolution sur la route.

Essai - Opel Insignia 2012 : progresser pour ne pas régresser

En effet, le couple et les performances ont beau augmenter, l'Insignia 1.4 Turbo n'en devient pas pour autant dynamique. A l'épreuve de la route, le moteur se révèle surtout mou, insuffisant pour insuffler de l'allant à la voiture. Les reprises surtout sont fastidieuses. Alors certes, c'est mieux qu'avec l'ancien 1.8, mais rien de transcendant. Le poids élevé de l'Insignia n'est pas étranger à cette sensation de moteur asphyxié, elle qui accuse ses 1 500 kg à vide.

Sous les 2 000 tours, il n'y a rien, à 4 000 tours, c'est surtout le bruit qui commence à se faire entendre tandis que la voiture décolle mollement. Plus haut dans les tours, le bruit élevé ne fait pas illusion, le dynamisme reste un ingrédient manquant.

De fait, sur les petites routes, en montagne ou pour doubler, il faudra jouer du levier de vitesse pour retrouver un peu de peps. Cela dit, en prenant du recul, c'est le cas pour toutes les familiales essence de 140 ch et moins, qui ont souvent l'air sous-motorisées. A puissance égale, pour ce type d'auto, un diesel est bien plus recommandable.


La consommation baisse de façon drastique

Côté consommation, puisque c'est censé être un des points fort de la voiture, il faut reconnaître un gain notable par rapport à l'ancien 1.8. Sans pouvoir atteindre les chiffres constructeur, nous sommes arrivés à descendre à moins de 8 litres de moyenne en conduite normale, une conduite dynamique se soldant par un honorable 10,4 litres. C'est en effet environ 1,5 litre de moins qu'avec le 1.8 atmosphérique.

Essai - Opel Insignia 2012 : progresser pour ne pas régresser

Pour résumer, le 1.4 Turbo, s'il améliore les choses et se révèle effectivement bien plus sobre, reste bien à la peine dans l'Insignia. Il conviendra toutefois aux conducteurs tranquilles, qui ne parcourent que peu de kilomètres par an, et qui seront heureux de le payer 2 650 € de moins qu'un 2.0 CDTI 130. D'autant que j'avoue qu'au bout d'un certain temps, on s'y habitue à ce moteur, tant qu'on roule en père de famille.


Pour le reste, l'Insignia reste fidèle à elle-même. C'est une berline homogène, à la tenue de route rassurante doublée d'un confort de suspension remarquable surtout lorsqu'on opte pour le châssis FlexRide (plusieurs modes d'amortissement, de confort à Sport qui durcit les suspensions, la direction et rend l'accélérateur plus direct).

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Elle freine bien, la nouvelle direction électrique reste précise et n'avoue un certain flottement qu'à haute vitesse sur autoroute tandis que l'insonorisation ne souffre aucune critique dans les versions essence (les CDTI sont plus agricoles...). L'habitabilité est supérieure à la moyenne tandis que le coffre accueillera sans problème les bagages d'une famille avec enfants. Seule la finition déçoit quelque peu, surtout au niveau de la console centrale et des habillages de bas de planche de bord, cela aurait pu être amélioré au passage.


Au final, l'Insignia fait preuve d'une homogénéité remarquable, et force est de reconnaître que son succès est mérité, d'autant que le rapport prix équipement est favorable. Le 1.4 Turbo en version Cosmo déjà richement dotée (régulateur de vitesse, radars AV et AR, clim bi-zone, jantes 18 pouces, ESP) s'affiche à 26 950 €. C'est 850 € de plus que l'ancien 1.8 mais la consommation est plus basse. En finition Connect Pack, la facture grimpe à 28 050 € mais le Bluetooth et le système de navigation évolué sont de la partie.

A ces prix, l'Insignia est très compétitive sur son segment.