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Baisse des ventes de voitures neuves : et si les prix démentiels étaient autant en cause que les pénuries ?

Dans Economie / Politique / Marché

Manuel Cailliot

Cette année, le marché du neuf ne devrait pas faire mieux qu'en 2020, année sévèrement impactée par la crise sanitaire. Et la pénurie de composants électroniques est érigée en grande responsable de cet état de fait. Mais cela ne doit (peut-être !) pas cacher une autre raison : une hausse substantielle des prix, qui fait de l'automobile un produit de luxe, et encourage les acheteurs à repousser leur décision d'achat.

Baisse des ventes de voitures neuves : et si les prix démentiels étaient autant en cause que les pénuries ?

Avec 1,5 million de voitures neuves vendues depuis le début de l'année, et des prévisions comprises entre 1,63 million et 1,7 million au mieux pour l'année entière, 2021 douchera les espoirs de reprise du marché, après une année 2020 pourtant catastrophique (1,65 M de voitures neuves vendues, - 25,5 %), pour les raisons que l'on sait.

Et la justification essentiellement avancée pour expliquer cela tient en trois mots : pénurie de semi-conducteurs. En effet, les usines électroniques du monde, situées en Asie, dans des pays durement touchés par les vagues successives de Covid-19, tournent au ralenti, et privilégient les puces à haute valeur, pour la téléphonie par exemple, à celles pour l'automobile.

Du coup, ça coince, les usines auto tournent au ralenti, les délais de livraison augmentent, etc., etc.. Bien sûr, ce raisonnement se tient, et est en grande partie juste. Mais l'est-il complètement ?

 

Certains analystes, dont nous partageons "aussi" le point de vue, évoquent d'autres raisons possibles. Et la première d'entre elles est simple : le prix des voitures atteint des limites qui flirtent avec l'acceptable.

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Les particuliers n'achètent plus de voitures

En octobre dernier, le représentant de la branche des concessionnaires VP au CNPA (Conseil national des professions de l'automobile), Marc Bruschet, s'exprimait ainsi auprès de nos confrères de Journalauto, sur les causes de la baisse du marché : "Ce déclin du marché des particuliers prouve que nous arrivons à la limite de l’acceptation sociale du prix du véhicule neuf. Entre 2011 et 2019, les tarifs des voitures neuves ont augmenté de 16 %. Idem entre 2018 et 2021 car n’oublions pas que l’introduction de la norme CAFE (l'obligation de respecter des limites d'émissions de CO2, N.D.L.R.) en 2020 a entraîné une hausse des prix. Depuis le début de cette année, nous en sommes déjà à la 3e ou 4e augmentation de tarifs annoncée par les constructeurs, alors que ces derniers ont diminué les moyens commerciaux alloués habituellement aux réseaux de distribution."

Et il a raison. Si le marché du véhicule d'entreprise se porte encore bien (toutes proportions gardées, + 6 % prévus sur 2021), celui des particuliers s'effondre encore (- 10 %), pour ne plus représenter que 43 % des achats, contre plus de 58 % il y a 10 ans ! 

C'est ce que conclut une étude de l'Observatoire Cetelem, qui confirme que la France a un taux d'achat par les particuliers le plus faible d'Europe. Pour Flavien Neuvy, son directeur, cela s'explique par "l’évolution du prix de vente des voitures neuves qui évince une partie de la clientèle". "Le prix de vente moyen d’un véhicule neuf s’élève à 26 000 euros alors que le salaire moyen n’est que de 2 500 euros nets par mois", ajoute-t-il.

 

Les prix des voitures neuves explosent

Les prix des voitures neuves augmentent en effet bien plus régulièrement et de façon bien plus forte qu'en temps normal. On l'a vu avec la Dacia Sandero, qui a pris 10 % en un an. C'est valable sur les modèles Renault, ou chez Volkswagen. Et c'est bien plus que l'inflation.

Dans le même temps, on oriente le consommateur vers des modèles plus "écologiques", plus verts, mais aussi bien plus chers ! Le surcoût d'un modèle hybride, hybride rechargeable, et bien sûr électrique, même en tenant compte des éventuelles aides à l'achat, est important par rapport à un modèle thermique. Après bonus, une e-208 chez Peugeot reste par exemple en moyenne 2 800 € plus onéreuse qu'une thermique équivalente... C'est pire pour les hybrides rechargeables, avec un surcoût compris entre 3 000 et 5 000 € après les aides.

Les constructeurs tentent bien de maquiller cette réalité, en mettant en avant dans leurs publicités des loyers mensuels bas en LOA ou LLD, qui cachent que le prix catalogue est démentiel. Mais les Français savent tout de même compter, et hésitent, ou peuvent hésiter de façon bien compréhensible.

Alors bien sûr, à coups de restrictions de circulation, déjà en place ou à venir, de mise en place de ZFE (Zones de faibles émissions), d'injonctions environnementales, et d'annonces de disparition des véhicules thermiques à moyen terme (2035 en France), les automobilistes seront contraints d'y venir, c'est une certitude.

Mais en attendant, ils patientent, et gardent tant qu'ils peuvent leur auto actuelle. L'âge moyen du parc, en constante augmentation, le prouve (10,8 ans en 2020 contre 7,5 ans en 2000).

Le fait que le marché de l'occasion explose (probablement un record à 6 millions d'échanges en 2021) est un autre indice que les Français se dirigent, quand ils achètent, vers des autos moins chères que les neuves, qui deviennent un produit de luxe.

 

 

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