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Lancia Kappa 2.4 vs Renault Safrane 2.5 : les familiales latines à 5 cylindres s’affrontent, dès 2 500 €

Dans Rétro / News rétro

Stéphane Schlesinger

Les Kappa et Safrane n’ont pas remporté un grand succès même en 5-cylindres, mais n’en demeurent pas moins pétries de qualités. Aujourd’hui, on s’offre leur raffinement mécanique et leur confort pour très peu cher, mais laquelle choisir ?

Lancia Kappa 2.4 vs Renault Safrane 2.5 : les familiales latines à 5 cylindres s’affrontent, dès 2 500 €

Les forces en présence

  • Lancia Kappa 2.4 (1994-2001) : berline 4 portes, 5-cylindres en ligne 2,4 l, 175 ch, 1 450 kg, 218 km/h, à partir de 2 500 €.
  • Renault Safrane 2.5 (1996-2001) : berline 5 portes, 5-cylindres en ligne 2,4 l, 168 ch, 1 495 kg, 220 km/h, à partir de 2 500 €.
Ligne élégante mais un peu anonyme pour la Lancia Kappa, apparue en 1994.
Ligne élégante mais un peu anonyme pour la Lancia Kappa, apparue en 1994.

Dans les années 90, les grandes routières se vendent encore bien et ne sont pas l’apanage des constructeurs premiums. Renault propose sa grande Safrane mue par un 5-cylindres 2.5 Volvo de 168 ch depuis 1996 et son restylage. Une auto rapide et confortable qui rencontre en travers de sa route une rivale latine, elle aussi mue par un 5-cylindres : la Lancia Kappa, lancée en 1994.

Grâce au restylage de 1996, la Renault Safrane affiche un semblant de caractère esthétique.
Grâce au restylage de 1996, la Renault Safrane affiche un semblant de caractère esthétique.

Toutes deux ont aussi en commun d’être des tractions et de s’habiller de carrosseries relativement banales, ce qui ne leur portera pas chance commercialement. Mais leur habitabilité, leur confort et leur agrément mécanique en font de remarquables montures pour voyager loin en famille, dans un charme délicieusement suranné. De plus, elles vous coûteront moins cher que de louer une familiale pour 15 jours…

Présentation : confort ouaté dans les deux cas

En 1998, la Kappa bénéficie d’un restylage… invisible. Ah si : les jantes sont inédites.
En 1998, la Kappa bénéficie d’un restylage… invisible. Ah si : les jantes sont inédites.

La tradition des grandes berlines remonte à loin chez Lancia. Si la Gamma a bien failli casser la lignée, la Thema qui lui a succédé a brillamment redressé la barre et bénéficié d’un certain succès commercial. La remplaçant dès la fin 1994, la Kappa lui doit beaucoup dans sa définition : elle aussi est une traction à carrosserie tricorps reposant à l’avant comme à l’arrière sur des jambes McPherson.

Cela dit, sa plate-forme est inédite, tout comme certains de ses moteurs. La Kappa inaugure en effet une lignée de blocs modulaires fabriqués dans l’usine de Pratola Serra, non loin de Naples. Uniquement composés de 5-cylindres dans la Lancia, ces doubles arbres à 4 soupapes par cylindre se déclinent en 2.0 et en 2.4, essence ou diesel. Le 2.4 essence, fort de 175 ch, offre à l’italienne de belles performances (218 km/h, 0 à 100 km/h en 8,7 s).

Il s’associe à deux finitions, la LS et la LX. La LS comprend une clim auto bizone, un ABS, 4 airbags, la sellerie Alcantara, les 4 vitres électriques ou encore les jantes en alliage. À ceci, la LX ajoute les sièges en cuir à réglages électriques, la sono voire la direction à assistance variable. À 210 900 F en LS en 1997 (44 100 € actuels selon l’Insee) et 238 700 F (49 900 € actuels selon l’Insee), la Kappa 2.4 se trouve bien placée par ses tarifs et très appréciée des essayeurs, mais sa ligne plutôt fade la dessert. Du coup, elle ne se vend que moyennement.

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Déclinée en break SW dès 1996 et en coupé dès 1997, elle bénéficie d’une petite mise à niveau en 1998 (équipement enrichi, présentation légèrement revue) puis tire sa révérence en 2001, remplacée par la baroque Thesis. Elle a été produite à un peu plus de 117 000 unités.

Tout comme la Kappa, la Renault Safrane peut s’équiper de projecteurs au xénon. Voire d’un GPS !
Tout comme la Kappa, la Renault Safrane peut s’équiper de projecteurs au xénon. Voire d’un GPS !

Lointaine héritière de la mythique R16, la Safrane succède à la R25 en 1992 en changeant tout ou presque. Coque, look (pataud) et suspension sont inédits. Cette dernière recourt à des jambes McPherson à l’avant et à l’arrière, où l’essieu a un pouvoir auto-directionnel. Certaines versions ont même droit à un amortissement piloté voire une transmission intégrale. Sous le capot, les blocs sont disposés transversalement mais ne se signalent pas par des puissances exceptionnelles, cependant que les prix apparaissent élevés. En sus, l’auto est lourde. C’est la rançon de la barre placée haut côté qualité. Toujours est-il que la Safrane se vend correctement, mais moins bien que la R25.

En 1996, la grande Renault bénéficie d’un restylage assez adroit. L’avant gagne nettement en agressivité, tandis que grâce à des accords passés avec Volvo, des moteurs intéressants arrivent. Comme le 5-cylindres 2.4, un beau double-arbre 20 soupapes développant 168 ch qui emmène la Safrane à 220 km/h (0 à 100 km/h en 9,1 s). Ce bloc est disponible en deux finitions, la RXE et la RXT. La première propose déjà les 4 vitres électriques, la clim auto, la sono, ou encore les jantes en alliage. La seconde ajoute notamment les réglages électriques des sièges, le régulateur de vitesse, le chargeur CD, la direction à assistance variable voire le pare-brise chauffant. Mais pas le cuir.

À 201 000 F (42 000 € actuels selon l’Insee) et 234 000 F (48 900 € actuels selon l’Insee) respectivement en RXE et RXT, la Safrane s’est repositionnée favorablement, mais si elle se vend mieux que du duo XM/605, elle ne casse pour autant pas la baraque. Elle continuera sa carrière jusqu’à la commercialisation de sa remplaçante, la controversée Vel Satis, en 2001. 310 000 exemplaires auront été vendus, ce qui demeure honorable.

Fiabilité/entretien : deux grandes berlines bien nées

Belle solidité pour le 2.4 de la Lancia Kappa, encore que changer sa courroie de distribution demande des doigts de fée.
Belle solidité pour le 2.4 de la Lancia Kappa, encore que changer sa courroie de distribution demande des doigts de fée.

Qu’on se le dise, les années 90 ont été l’ère de la qualité pour les voitures françaises et italiennes. De sorte que les Kappa et Safrane, en essence, affichent une belle endurance et une fiabilité enviable. Sur la Lancia, on relève simplement quelques pépins électriques, affectant par exemple la fermeture centralisée ou des capteurs d’airbag. On note aussi des cas de centrale d’airbags défectueuses, à fort kilométrage. Rien de méchant, vraiment.

Badgé 2.5, le bloc de la Renault Safrane est en fait un 2.4. D’origine Volvo, il se montre très endurant.
Badgé 2.5, le bloc de la Renault Safrane est en fait un 2.4. D’origine Volvo, il se montre très endurant.

Sur la Safrane aussi, ce seront les équipements électriques qui pourront poser problème (pulseur d’air, résistance des sièges chauffants, compteur) sans que cela ne soit réellement anormal vu les kilométrages atteints. La 2.5 essence se révèle même plus solide que les autres Safrane par son moteur et sa boîte. Sur les deux autos, on traquera des éventuelles traces de corrosion, vu leur âge avancé, sans qu’elles n’y soient particulièrement sensibles. Pour le reste, on examinera ce qui relève de l’usure normale, et on fera attention à l’état de la courroie de distribution, assez pénible à changer.

Avantage : égalité. Rien ne permet vraiment de hiérarchiser ces deux autos, très fiables.

Vie à bord : immensité ouatée

Une présentation sobre et élégante pour la Kappa, par ailleurs bien finie et richement équipée. Seule fausse note : la ronce d’acrylique sauvage en guise de bois sur la console centrale…
Une présentation sobre et élégante pour la Kappa, par ailleurs bien finie et richement équipée. Seule fausse note : la ronce d’acrylique sauvage en guise de bois sur la console centrale…

Dans la Lancia, on est étonné par l’espace disponible, ainsi que le moelleux de la sellerie. L’équipement relativement riche en LS et carrément pléthorique en LX a de quoi satisfaire les passagers, qui apprécieront particulièrement la qualité du cuir dans le cas de cette dernière finition. Par ailleurs, la finition soignée vieillit bien, même si on pourra ne pas apprécier le faux bois du tableau de bord. Un habitacle où il fait bon voyager.

La casquette typique des Renault des années 80 est toujours là, mais les formes arrondies de la planche de bord, bien fabriquée, ont quelque chose d’apaisant. Ici, une Safrane RXT de 1996.
La casquette typique des Renault des années 80 est toujours là, mais les formes arrondies de la planche de bord, bien fabriquée, ont quelque chose d’apaisant. Ici, une Safrane RXT de 1996.

Il en va de même pour celui de la Renault, même si la casquette du tableau de bord ne plaira pas à tout le monde. On dispose d’autant d’espace que dans la Lancia, du moins en longueur, car la hauteur pourra faire défaut au conducteur. L’équipement vaut bien celui de l’italienne, mais la finition semble un poil en dessous. Cela dit, la Renault profite d’un hayon qui lui confère un important volume de chargement, ce qu’on ne pourra obtenir que sur la version SW de la Kappa.

Avantage : Lancia. Un peu plus raffinée que la Renault, la Lancia prend un léger avantage malgré son absence de hayon.

Sur la route : des 5-cylindres musicaux

Comportement sain, efficace et très sûr pour la Lancia Kappa, dont le 2.4 respire la santé.
Comportement sain, efficace et très sûr pour la Lancia Kappa, dont le 2.4 respire la santé.

Grâce à un volant réglable dans les deux plans, la Lancia procure une très bonne position de conduite, alors que le siège, doté d’une longue assise, maintient fort bien. Dès la mise en route, le moteur régale par sa sonorité, même si elle est très étouffée. Direction douce, boîte maniable, suspension filtrant bien les inégalités, on profite d’une conduite ouatée.

Passé 3 000 tr/min, le 5-cylindres gagne en vigueur et procure des accélérations vives, tout en chantant très plaisamment. Il aime bien les hauts régimes, ce qui dynamise la Kappa. Côté châssis, rien à redire. L’italienne se montre rigoureuse et précise, même si elle donne la priorité au confort, renforcé par une excellente insonorisation.

Dynamiquement, la Renault Safrane donne plus que le change, et son 2.4 d’origine Volvo autorise de bonnes performances.
Dynamiquement, la Renault Safrane donne plus que le change, et son 2.4 d’origine Volvo autorise de bonnes performances.

Curieusement, on est moins bien installé dans la Safrane : on est assis trop haut (on a la tête qui frotte le ciel de toit) même si le siège réglé au plus bas, et la position du volant (réglable sur un seul plan) ne satisfait pas pleinement. Heureusement, dès qu’il se réveille, le moteur flatte par son chant. Comme dans la Kappa, la douceur domine l’expérience de conduite (direction, commande de boîte, suspension) mais le fauteuil ne maintient pas aussi bien.

Dynamiquement, la française n’a pas grand-chose à envier à l’italienne. Voilà une auto très sûre, assez précise et pas inerte. Le moteur est plus audible que dans la Kappa, étonnamment, ce qui n’est au final pas désagréable, mais il n’offre pas des performances tout à fait équivalentes. Cela se joue de peu néanmoins. La Lancia propose un freinage légèrement plus efficace.

Avantage : Lancia. La Kappa gagne à la marge. Un poil plus vive, légèrement mieux insonorisée, s’arrêtant un peu plus court, elle prend l’avantage.

Budget : beaucoup pour trois fois rien !

Design soigné et lisse pour la poupe de la Lancia Kappa même si, là encore, l’originalité est absente.
Design soigné et lisse pour la poupe de la Lancia Kappa même si, là encore, l’originalité est absente.

Malgré leurs qualités, y compris en matière de fabrication, ces grandes berlines ne coûtent pas cher du tout. À 2 500 €, on se dégotte une Kappa en bon état, qui totalisera moins de 150 000 km. À 3 500 €, on accède à un exemplaire vraiment impeccable, et à 5 500 €, on peut même en dénicher totalisant moins de 80 000 km.

Design tout en rondeurs pour la Renault Safrane, mais l’essuie-glace arrière dépourvu de tout enjoliveur (il y en a sur une Clio !) donne un goût d’inachevé.
Design tout en rondeurs pour la Renault Safrane, mais l’essuie-glace arrière dépourvu de tout enjoliveur (il y en a sur une Clio !) donne un goût d’inachevé.

Les prix sont très similaires sur la Safrane, qui se trouve dès 2 000 € en état moyen. À 3 500 €, des versions RXT de moins de 150 000 km sont disponibles, et à 4 000 €, on en dégotte de belles qui avoisinent les 100 000 km.

Ces deux autos avouent un penchant pour la consommation, avalant 11 l/100 km en moyenne.

Avantage : égalité. Tant par leur prix que leur consommation, nos deux rivales se marquent à la culotte (de cheval).

Verdict : la Lancia devant

Pour plus de praticité (et d’esthétisme !), on peut opter pour le break Kappa, nommé SW. A condition d’en trouver un, car seuls 9 208 ont été vendus, principalement en JTD.
Pour plus de praticité (et d’esthétisme !), on peut opter pour le break Kappa, nommé SW. A condition d’en trouver un, car seuls 9 208 ont été vendus, principalement en JTD.

Si nos deux compétitrices proposent des prestations très proches, de la fiabilité au confort en passant par les performances et les qualités routières, la Lancia prend le dessus car elle est un peu meilleure par ses chronos, sa sellerie, et son raffinement. La Renault réplique par une fonctionnalité supérieure de son coffre. Au total, les deux sont de très bons choix, surtout à partir de 1998, car elles bénéficient de la vignette Crit’air 3 qui leur épargne quelques restrictions de circulation.

Coffre relativement spacieux et transformable pour la Renault Safrane, qui pâtit toutefois d’un seuil de chargement un peu élevé.
Coffre relativement spacieux et transformable pour la Renault Safrane, qui pâtit toutefois d’un seuil de chargement un peu élevé.

Au final

Thème Avantage
Fiabilité/entretien Égalité
Vie à bord Lancia
Sur la route Lancia
Budget Égalité
VERDICT Lancia

> Pour trouver ces modèles en occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale : Lancia Kappa, Renault Safrane.

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