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Stellantis essuie des pertes de 2,3 milliards d'euros pour le seul premier semestre

Dans Economie / Politique / Finance

Michel Holtz

L'INFO DU JOUR - La crise sévit dans l'industrie automobile et c'est un euphémisme. Le cinquième constructeur mondial vient de publier ses chiffres de ces six derniers mois et ils sont catastrophiques en Europe, mais surtout aux États-Unis. La faute à Bruxelles, à Donald Trump, mais aussi à des produits qui connaissent des ratés ou sont encore en phase de lancement.

Stellantis essuie des pertes de 2,3 milliards d'euros pour le seul premier semestre
En prenant ses fonctions il y a quelques jours, Antonio Filosa, le nouveau directeur général ne s'attendait pas à une partie de plaisir. Crédit photo : Stellantis

C'est un étonnant Welcome bonus pour Antonio Filosa qui a été intronisé vendredi 18 juillet au poste de directeur général de Stellantis. Trois jours après son arrivée, Stellantis a publié, ce 21 juillet, ses résultats du premier semestre, et ils sont catastrophiques : le groupe accuserait une perte nette de 2,3 milliards d’euros.

Des chiffres au conditionnel pour l’instant, puisqu’ils ne sont que préliminaires et non audités. Le montant officiel de cette perte sera connu le 29 juillet prochain. De plus, ce très mauvais chiffre est surtout lié à une provision de 3,3 milliards, sans lequel le résultat serait resté dans le vert.

Une catastrophe attendue

Mais si Stellantis se précipite plus d’une semaine avant la date attendue pour annoncer ces chiffres, c’est pour préparer le terrain et amortir le choc d’un tel aveu. La galaxie de 15 marques avait d’ailleurs déjà mis la puce à l’oreille des observateurs le 30 avril dernier, en ne publiant pas, comme à l’accoutumée, ses objectifs pour l’année.

Mais qu’est ce qui peut bien expliquer cette dégringolade après des résultats au premier semestre 2024 somme toute confortables, avec 5,6 milliards d’euros, même s’ils étaient en baisse de 48% par rapport à la même période de l’année précédente ? La déflagration de ce premier semestre 2025, est justifiée par plusieurs facteurs déjà tous connus et dénoncés par l’ensemble de la filière automobile, et d'autres soucis, plus spécifiques.

Stellantis estime souffrir déjà des taxes douanières chères à Donald Trump et les chiffres à hauteur de 300 millions d’euros depuis le début de l'année. Le groupe accuse également l’Europe et ses normes CAFE, même si les amendes qui en découlent sont lissées sur trois ans. Jean-Philippe Imparato, le patron pour l’Europe, était d’ailleurs monté au front il y a quelques jours pour avertir les autorités de l'épine dans les pneus de ces utilitaires que cette mesure engendrait.

Au-delà de ces problèmes liés à des décisions politiques, Stellantis est également victime des ventes atones dont souffrent tous les constructeurs. Mais, peut-être encore plus qu'un marché atone en général, les marques du groupe souffrent de problèmes spécifiques liés à ses moteurs PureTech et BlueHDI. De la méfiance affichée par certains éventuels clients, malgré un bloc revu - mais qui fait déjà l’objet d’un rappel - à la dépréciation des modèles qui en sont équipés lorsqu’ils sont revendus en seconde main, ce qui peut effrayer les éventuels acheteurs de neuf.

Le groupe a également dû faire face au scandale des airbags Takata, car, même si c’est totalement injuste, les coussins incriminés sont souvent associés à Citroën, alors que la marque est loin d’être la dernière à avoir procédé à des rappels massifs, dès 2024.

Stellantis place de gros espoirs dans le retour de la Fiat 500 thermique.
Stellantis place de gros espoirs dans le retour de la Fiat 500 thermique.

Résultat de ces soucis multiples et récurrents : les ventes sont en baisse de 6% ces derniers mois en Europe. Aux États-Unis, la baisse atteint carrément 25% et elle est liée, au-delà des droits de douane, à une pauvreté des produits proposés et à des erreurs stratégiques, héritages de l’ère Tavares. 

Évidemment, devant le choc de cette annonce, et de ces pertes, la logique financière voudrait que le cours de Bourse du constructeur dégringole dès l’ouverture. Ce n’est pas le cas, et il n’a baissé que de 1,8% à Paris et 0,76% à Milan. En fait, les marchés ont anticipé l’annonce dès vendredi. L’annulation d’un meeting téléphonique destiné aux analystes en cette fin de semaine leur a mis la puce à l’oreille et, depuis, le groupe est la lanterne rouge du CAC 40.

Les smart cars : le nouvel espoir

Reste que Stellantis garde espoir. Au second semestre, tout ira mieux, promis. Par quel miracle ? celui des smart cars en Europe ces petites autos que Stellantis avait tendance à négliger quelque peu, ou à électrifier beaucoup trop. Des citadines longtemps rejetées au second plan par une direction obnubilée par la montée en gamme.

La direction évoque une « transition plan produit » en cours, qui devrait être achevée et resplendissante dès cet automne. Au programme : le retour de la Fiat 500 thermique MHEV, mais aussi la cadence de croisière attendue pour la triplette Citroën C3, Opel Frontera et Fiat Grande Panda. Dans les unités de production, surtout européennes, les salariés prient pour qu’il en soit ainsi.

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