Peugeot sort les griffes avec la 208 GTi
Peugeot dépoussière la griffe GTi et l’appose pour la première fois sur le hayon d’une voiture électrique. Attendue pour 2026, la e-208 équipée d'un moteur de 280 ch est la GTi la plus puissante jamais produite par la marque.

Le sigle GTI des années 80 a eu un parcours mouvementé au sein de la gamme Peugeot. Il avait fait un retour remarqué dans les années 2010 avant de s'éclipser fin 2020 au profit du nouveau blason PSE, conçu pour les voitures de sports électrifiées. Mais ce dernier n'a pas connu le succès escompté et s'est éteint en même que la carrière de la 508.
La fusion des groupes PSA et FCA en Stellantis avait redéfini les priorités, et le projet d'une 208 électrique sportive PSE, pourtant bien avancé, avait été abandonné avec l'arrivée de Linda Jackson. Il aura fallu attendre 2025 et un profond remue-ménage au sein du groupe, avec les départs de Carlos Tavares et de Linda Jackson, pour que les plans soient réétudiés.
L'Alpine A290 en ligne de mire

En voyant son rival de toujours, Renault, commercialiser une citadine électrique sportive, Peugeot ne pouvait rester à l'écart. Cette e-208 GTI, ici sous la forme d'un showcar (fidèle à 90% du modèle de série), c'est une réponse directe à l’Alpine A290. Avec 280 ch contre 220 pour l'Alpine, Peugeot frappe fort dès le départ pour relancer la bataille des petites GTi Françaises.
Le constructeur appuie sur le fait qu'aujourd'hui la fiscalité rend impossible de concevoir une GTi à moteur thermique. Sur ce genre de petite voiture, un moteur thermique, même à hybridation légère, d'une telle puissance engendrerait des taux de CO2 si élevés qu'ils porteraient le montant du malus au-delà du prix de la voiture.


Basée sur la 208 restylée de deuxième génération, ce dérivé GTi est reconnaissable à ses éléments aérodynamiques spécifiques comme le spoiler avant, le becquet et un diffuseur arrière avec feu antibrouillard intégré inspiré de la F1. Le châssis a été abaissé de 30 mm et les voies avant et arrière ont été élargies respectivement de 56 mm et 27 mm. La petite lionne chausse des jantes inédites de 18’’ façon cadran de téléphone référence à la 205 GTI. Le freinage a été redimensionné avec des disques de 355 mm avec étriers à quatre pistons à l’avant.

La teinte rouge vif exclusive, coloris emblématique des modèles sportifs Peugeot depuis 40 ans, habille la carrosserie et s'invite aussi à bord. Moquette, sur-tapis, ceintures de sécurité et surpiqûres des sièges mettent d’emblée dans l’ambiance. Tout est rouge ! Peugeot a doté son modèle de sièges semi-baquets au maintien latéral renforcé, d’un volant recouvert d’Alcantara et d’un pédalier alu. Derrière lui se déploie l'i-Cockpit Peugeot, doté d'un affichage spécifique rouge et personnalisable mais malheureusement toujours illisible.


Cette nouvelle e-208 GTI hérite du moteur de 280 ch présent sur la Lancia Ypsilon HF et l’Abarth 600 e. Grâce au couple instantané de 345 Nm, la Française expédie le 0 à 100 km/h en 5,7 s, soit 7 dixièmes de mieux qu’une Alpine A290 affichant pourtant 220 ch. Malheureusement, la vitesse maxi est limitée à 180 km/h. Peugeot signale qu’une ambiance sonore artificielle est de la partie. Il est possible de la déconnecter via les réglages de l’écran central.


Pour optimiser le comportement malgré un poids supérieur à 1 500 kg, les ingénieurs de Peugeot Sport ont retravaillé le châssis. Ainsi elle adopte de nouveaux ressorts, des amortisseurs à butée hydraulique et une barre stabilisatrice redimensionnée. Bon point, pour éviter les pertes de traction, Peugeot a opté pour un différentiel mécanique à glissement limité Torsen directement intégré au réducteur.
Une batterie standard pour une autonomie de 350 km
La e-208 GTI conserve les caractéristiques techniques de la version standard avec une batterie CATL de 54 kWh (bruts). Notez qu’il s’agit de la dernière version à la gestion thermique optimisée. Elle offre une autonomie de 350 km en cycle mixte WLTP. Dans la réalité, attendez-vous à un rayon d’action inférieur, surtout si vous taquinez, ce à quoi est destinée cette voiture.

La petite Lionne intègre le planificateur d'itinéraire pour optimiser les trajets, un mode B et un chargeur de 7,4 kW. Sur borne rapide, la puissance de 100 kW permet de passer de 20 à 80% en 30 minutes. Le chargeur embarqué est compatible avec la technologie V2L pour utiliser le véhicule comme source d'alimentation.
Peugeot reste muet sur les tarifs, mais on peut anticiper sur un prix aux alentours des 43 000 €. Une somme importante qui s’éloigne de l’esprit accessible de la 205 GTI mais au final plutôt proche de sa rivale Française, l’Alpine A290 (à partir de 41 700 € en version GT Performance de 220 ch). La version de série est attendue sur nos routes au printemps 2026.
Cette première déclinaison électrique (incontournable pour la fiscalité) du badge GTI n’est que le début d’une nouvelle lignée. Si l'accueil est réussi, Peugeot ne s'interdit rien et pourrait reconduire cette griffe sur d'autres modèles, électriques naturellement.
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