Les Hauts de France, nouvelle Silicon Valley de la batterie

Renault vient d’annoncer la signature d’un partenariat avec le fabricant Français Verkor pour la fourniture de batteries. Ces dernières équiperont les voitures électriques du segment supérieur du groupe. Le fabricant Français de batteries, Verkor, fournira chaque année l’équivalent de 12 GWh de batteries a annoncé la firme au Losange. Elles équiperont les véhicules des segments supérieurs des marques du groupe Renault et notamment, dès 2025, le futur Crossover GT 100% électrique d’Alpine qui sera fabriqué à Dieppe. Ces batteries haute performance seront produites en France au sein de la future Gigafactory Verkor de Dunkerque, conçue sur le modèle de celles de Tesla, qui sera opérationnelle en 2025. «La production des batteries en Europe et la maitrise de la chaine de valeur sont fondamentales dans la transition énergétique. » explique Benoit Lemaignan, Co-fondateur et Président du Directoire de Verkor.

Cette jeune start-up grenobloise a été créée en 2020. Un an après sa fondation, en juillet 2021, sur une levée de 100 millions d'euros, cinq nouveaux partenaires ont rejoint la société, dont Renault Group à hauteur de 20 %, ainsi que EQT Ventures, Arkema, Tokai COBEX, Demeter FMET. Les six cofondateurs ont tous entre 40 ans et 60 ans et sont passés par Airbus, Renault, Tesla, Audi ou Schneider Electric, révèle notre confrère de Capital. Des pedigrees qui ont convaincus Luca de Meo, lequel a garanti à Verkor environ 300 000 voitures par an.

Fin 2022, Verkor a également réalisé un tour de table de plus de 250 millions d’euros garanti par l’Etat et vise une levée de fonds de 1,5 milliard d’euros en 2023 pour financer la construction de sa gigafactory qui doit démarrer cette année. Les premières batteries doivent sortir début 2025 pour alimenter les premiers véhicules mi-2025. À cette date, 1 200 emplois seront créés dans le Nord de la France et la capacité de production attendra 16 GWh. À l'horizon 2030, la capacité pourra être portée à 50 GWh pour équiper un million de véhicules, ce qui impliquera un investissement supplémentaire d'un milliard d'euros, et d'autres embauches. Le projet de la start-up a d’ailleurs été retenu parmi les 50 projets les plus ambitieux au monde de l’année 2022 par le « Project Management Institute » (PMI), l’organisation mondiale leader en matière de gestion de projet.

Renault et Stellantis ont choisi le Nord de la France

Cette gigafactory viendra compléter celle du fabricant chinois Envision AESC, implantée sur le site de Renault Douai. En service à l’horizon 2024, cette dernière sera en mesure de produire 9GWh par an et fournira dans un premier temps les batteries des prochaines R4 et R5.

Le nord devient donc le berceau de la voiture électrique en France puisque la co-entreprise ACC, pilotée par les groupes Stellantis, TotalEnergies et Mercedes a également implanté à Billy-Berclau, près de Lens (Pas-de-Calais) une gigafactory. La première unité de production, d'une capacité de 13,4 GWh sera inaugurée le 30 mai, par les dirigeants des trois actionnaires et le président Macron. Sa capacité de production pourra grimper à 40 GWh par an en 2030. De quoi équiper plus de 500 000 voitures électriques et créer environ 2 000 emplois à cet horizon.