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Phnatom Corsair, le marsupial au goût de ketchup

Dans Rétro / L'auto dans l'Histoire

Michel Holtz

En 1938, l'héritier du ketchup Heinz créé la première supercar de l'histoire dans une livrée Streamline. Elle dispose de 192 ch, dépasse les 2 tonnes et coûte l'équivalent de 300 000 dollars d'aujourd’hui. Elle ne trouvera pas le moindre client.

Phnatom Corsair, le marsupial au goût de ketchup
Un improbable fantôme.

La situation de riche rentier a quelques avantages. Surtout celui de pouvoir faire absolument ce que bon nous semble, en investissant comme bon nous semble, sans se soucier le moins du monde de quelque rentabilité que ce soit.

C’est un peu le cas de Rust Heinz, un nom qui trône dans la plupart des cuisines du monde, puisque c’est celui du fameux ketchup. La sauce aigre douce a été créée, et surtout industrialisée par Henry-John Heinz. Grâce à son condiment, le papa de Rust est devenu milliardaire et le fiston peut s’offrir une vie de dilettante.

L'auto plutôt que le bateau

Mais Rust Heinz n’a pas l’intention de se tourner les pouces. Après des études d’architecture navale à Yale, il commence à dessiner des bateaux à moteur très étranges et très aérodynamiques. Mais son truc c’est la vitesse et pas sur l’eau. Alors il décide de créer ce que l’on appellera, des décennies plus tard, une supercar. 

Mais si papa veut bien payer ses frasques navales, il n’est pas très chaud pour l’automobile. Pas grave, sa tante l’adore. Alors, tati va commencer à signer des chèques. Il en faut quelques-uns, avec pas mal de zéros, car le neveu s’est acoquiné avec deux carrossiers réputés, Christian Bohman et Maurice Schwartz qui tiennent boutique à Pasadena en Californie. Rus Heinz leur offre une Cord 812. C’est sa voiture personnelle et elle est dotée d’un V8 de 125 ch.

C’est beaucoup pour l’époque, mais pas suffisant. Alors l’atelier californien va faire appel à Andy Granatelli qui, après-guerre, deviendra le sorcier des moteurs des moteurs de l’Indy 500. Le préparateur va équiper le V8 d’un compresseur pour en tirer 192 ch, histoire de tutoyer les 200 km / h.

L'unique Phantom Corsair est parfois exposée, notamment à Pebble Beach.
L'unique Phantom Corsair est parfois exposée, notamment à Pebble Beach.

Sauf qu'il faut un flacon à ce parfum, et c’est là que les choses se compliquent. Car l’héritier du ketchup veut une auto révolutionnaire, une voiture qui s’inscrit dans le mouvement Streamline qui vient d’éclore. Maurice Schwartz se prend de passion pour l’affaire et va développer une carrosserie proprement délirante.

Elle est entièrement carossée et aplatie comme un poisson ventouse, même si on affuble cette Phantom Corsair, puisque c’est son nom de baptême, du sobriquet de Flying Wombat, du nom du sympathique marsupial. 

Délirante, l’auto l’est donc dans sa ligne entièrement carénée de simplissime goutte d’eau, mais aussi dans ses proportions : 6,02 m de long ,1,94m de large et seulement 1,47 m de haut. Elle accueille 4 personnes à l’avant et deux à l’arrière. Sauf que passagers comme conducteur ne voient pas grand-chose, tellement les vitres sont petites. Et non seulement la bète dépasse les 2 tonnes, mais en plus, elle coûte 12 500 dollars, l’équivalent, grosso modo, de 300 000 dollars d’aujourd’hui.

Pas une seule commande pour la Corsair

Du coup, lorsqu’elle est exposée au salon de New-York de 1938, elle impressionne les visiteurs et fait jaser la presse. Mais la petite entreprise du fils Heinz n’enregistre pas la moindre commande. Le Flying Wombat a beau impressionner Hollywood qui va l’utiliser dans  The young in heart de Richard Wallace, rien n’y fait. Pas le moindre bon de commande n’est signé.

La production, ou du moins les espoirs de production, seront totalement douchés en 1939 par un terrible coup du sort. Cet été-là, Rust Heinz est passager de la Buick cabriolet de son ami Phil Brainard en Pennsylvanie. Mais le conducteur perd son chapeau et décide de faire demi-tour pour le récupérer. 

La manœuvre est fatale et la Buick est percutée de plein fouet par une autre voiture qui suivait de loin les deux hommes et n’a pas pu freiner. Heinz meurt le lendemain de ses blessures et son rève s’efface, il a 25 ans. L’unique Phantom Corsair fabriquée finira dans la fameuse collection Harrah, avant d’être exposée dans le musée national de l’automobile à Reno, au Nevada, ou elle se trouve toujours.

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