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Pollution : pourquoi la norme Euro6c et le cycle WLTP vont perturber le marché automobile

Dans Economie / Politique / Marché

Florent Ferrière

Les nouvelles normes antipollution et le cycle de mesure des consommations et rejets polluants WLTP ont été introduits en 2017. Ils seront généralisés le 1er septembre 2018. Pour les automobilistes, cela va avoir des conséquences heureuses et d'autres moins sympathiques.

Pollution : pourquoi la norme Euro6c et le cycle WLTP vont perturber le marché automobile

Des consommations officielles plus réalistes

C'est le principal objectif du WLTP (pour Worldwide harmonized Light vehicles Test Procedures, soit procédure d'essai mondiale harmonisée pour les voitures particulières et véhicules utilitaires légers). Le test est plus exigeant que le NEDC (New European Driving Cycle, soit nouveau cycle européen de conduite, l'ancien test de mesure, qui date de 1973) : durée et kilométrage allongés, accélérations plus franches, voitures plus équipées… Ses conditions se rapprochent de celles d'une conduite normale.

Avantage : les constructeurs annonceront des valeurs de consommations moins farfelues, ce qui évitera d'avoir de mauvaises surprises après un achat. Si on sait bien que les données dans les brochures sont optimistes, pour certaines voitures l'écart peut être important. Les valeurs WLTP resteront toutefois en dessous de la réalité, car il s'agit toujours d'un protocole standardisé, sur banc d'essai.

Exemple : pour son Astra essence turbo 105 ch, Opel annonce en NEDC des consommations comprises entre 3,8 et 5,2 l/100 km. Pour le WLTP, c'est entre 4,8 et 7,3 l/100 km !

> Tout ce qu'il faut savoir sur le nouveau cycle WLTP.

Des modèles poussés vers la sortie plus vite que prévu

Au 1er septembre 2018, le test WLTP sera généralisé. C'est la conséquence de la généralisation de la norme Euro 6c, qui a fait ses débuts comme le WLTP en septembre 2017. Les limites d'émissions mesurées sur banc d'essai ne changent pas par rapport à l'Euro 6b (sauf celle pour les particules des moteurs essence à injection directe, imposant souvent l'installation d'un filtre), mais on le rappelle, le test est plus difficile.

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Il faut ajouter la norme Euro 6d-temp, aussi inaugurée en septembre 2017 mais qui sera valable pour l'ensemble du marché en septembre 2019. Elle ajoute une mesure des émissions en conditions réelles de roulage, avec pour les oxydes d'azote une limite de 2,1 fois la norme, soit 168 mg/km pour les diesels. Cela empêchera les constructeurs de s'arranger avec le protocole, en installant des systèmes de dépollution calibrés pour le test.

Toutes les voitures vont devoir se conformer en deux étapes, ce qui va secouer le marché. Certains constructeurs vont par exemple décider de stopper prématurément la carrière de modèles, jugeant que la mise à jour technique n'en vaut pas la peine. Lexus nous a donné cette raison pour expliquer la fin de carrière de la GS chez nous : "son moteur aurait nécessité un développement important. Étant donné que dans le positionnement de la GS, les perspectives de vente sont limitées, nous avons évalué qu'un tel investissement ne pouvait pas être justifié". BMW a prévu la fin de production de la M3 dans les prochaines semaines.

Des modèles temporairement indisponibles, des délais de livraison allongés

La généralisation de la norme Euro 6c et du WLTP va entraîner une période de transition avec des perturbations dans les offres. Si des modèles en fin de vie sont stoppés plus vite que prévu, pour ceux qui sont loin de la retraite, il pourrait y avoir une pause temporaire de la commercialisation. Par exemple, si la M3 est arrêtée car finalement la Série 3 actuelle est proche de la sortie, en ce qui concerne la M4, BMW compte suspendre la vente quelques mois le temps d'installer un filtre à particules pour mettre en conformité le six cylindres. Il en est de même pour de nombreux hybrides rechargeables. Audi a par exemple stoppé la vente des A3 et Q7 e-tron. Tout ceci va donc étirer les délais de livraison si vous souhaitez un modèle configuré par vos soins et non un exemplaire en stock disponible de suite.

Des prix d'achat, d'usage et d'entretien en légère progression

Les normes plus sévères imposent l'utilisation de systèmes antipollution plus efficaces, et donc plus coûteux. Du côté de l'essence, l'arrivée du filtre à particules peut légèrement peser sur le prix final, et ajoutera à la facture d'entretien. Du côté du diesel, les peu efficaces pièges à NOx (visés notamment par le test en conditions réelles) vont laisser la place à de plus évolués dispositifs de type SCR (réduction catalytique sélective), tel qu'on en voit par exemple chez Peugeot. Ceux-ci s'accompagnent de l'AdBlue, dont un plein doit être fait régulièrement.

La crainte d'un malus qui flambe

Le WLTP étant plus réaliste, les valeurs de consommation vont augmenter. Avec logiquement dans leur sillage celles des émissions de CO2. Or, c'est sur ces dernières qu'est fixé le montant du malus écologique, avec un barème au gramme près. L'année prochaine, il y a donc de fortes chances de voir des autos épargnées actuellement taxées pour la première fois, notamment des citadines essence, genre très populaire depuis quelques mois suite à la chute du diesel. Et pour les modèles déjà pénalisés, le montant de la taxe devrait progresser. Pour éviter un effet double peine, on espère que l'État ne rendra pas plus sévère le barème en 2019, après des tours de vis en 2017 et 2018.

Des affaires sur des modèles de stock

Les changements de norme pourraient permettre à certains de réaliser une bonne affaire sur un véhicule neuf. En effet, les constructeurs pourraient être généreux cet été pour écouler des stocks de voitures "non-WLTP". Les immatriculations de véhicules de démonstration pourraient aussi être boostées, avec à la clé des offres intéressantes sur des occasions avec très peu de kilomètres.

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