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Pour en revenir au prix des carburants...

Dans Economie / Politique / Budget

Jean Savary

Puisque les gilets jaunes sont trop accaparés par leur référendum - ou leur révolution - pour se préoccuper encore d'automobile et de carburant, on va peut-être pouvoir en reparler sereinement. Et essayer de trouver quelques solutions.

Pour en revenir au prix des carburants...

D'abord les taxes. Au risque de me faire lyncher, elles nous font faire d'énormes économies. Aux Etats-Unis, l'essence bon marché - 0,62 € /l en ce moment - conjuguée au haut niveau de revenus a produit un parc automobile hypertrophié, unique au monde. Là bas, les voitures les plus vendues, l'équivalent de nos Renault Clio et Peugeot 208, sont des pick-up et SUV V6 ou V8 essence qui consomment deux à trois fois plus que nos diesels. C'est parce que "nos" carburants sont chers que "nos" ingénieurs ont contenu la consommation de "nos" moteurs. Là bas, il s'est produit l'exact inverse.

Pour en revenir au prix des carburants...

 

50 % de hausse sur le carburant, c'est l'Amérique !

 Le carburant peu taxé y a également favorisé une urbanisation délirante qui a vidé les centre-villes et dilaté les banlieues à l'infini, le tout reposant sur le développement démentiel de la route et de l'automobile. Un Américain sur deux est désormais un banlieusard et doit parcourir quotidiennement des trajets infernaux. Le kilométrage annuel de l'automobiliste US a augmenté de 84 % entre 1970 et 2004, il est de 40 % supérieur à celui de son homologue français malgré un usage quasi systématique de l'avion pour le moindre déplacement important. Et surtout, on y dénombre huit voitures pour dix habitants contre cinq pour dix chez nous.

 Heureux, l'automobiliste américain ? Au bilan et au rebours d'une idée reçue, il ne dépense pas moins que nous pour son carburant.

Et quand le pétrole flambe, cela lui chaut plus qu'à nous. Notre hausse de 15 % du gazole (et de 10% de l'essence) relevée en France entre février et novembre 2018, s'est traduite pour lui par un bond de 0,51 à 0,77 €/l. Imaginez que votre budget carburant augmente de 50 %....

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Bref, d'une certaine manière, les taxes sur le carburant nous protègent. Elles le feraient encore mieux si elles amortissaient, à la hausse comme à la baisse, les soubresauts du Brent. Alors pourquoi ne pas réinventer une TICPE flottante, quitte à mettre à contribution la trésorerie et les stocks des pétroliers. Mais sans perdre de vue que 2 centimes de taxes au litre, c'est un milliard de plus ou de moins dans les caisses de l'Etat. Ni que l'Etat, c'est... nous.

 

Maigrir pour survivre

 Des carburants moins chers, c'est ce que nous avons connu entre 2014 et 2017. Cela s'est traduit par l'incroyable essor du SUV, une voiture qui structurellement consomme 1 à 2 litres aux cent de plus qu'un break ou une berline, un détail qui n'a pas fait tousser les 37 % d'acheteurs de voitures neuves qui ont fait ce choix l'an passé.

Mais le SUV passera, comme est (presque) passée une autre aberration automobile, le monospace qui rehausse beaucoup sa carrosserie pour la raccourcir... un peu.

Qu'elle se convertisse ou pas à l'électricité ou à l'hydrogène, la voiture devra maigrir pour survivre. Il n'est plus raisonnable de se véhiculer assis à un mètre du sol dans des voitures pesant vingt ou trente fois notre poids et consommant par conséquent autant que la Renault 19 d'il y a trente ans.

 

Une sécurité "ceinture et bretelles"

Il faut donc se demander pourquoi la moindre familiale accuse la tonne et demi, et plus si affinités avec le SUV.

Pour la sécurité d'abord, répond l'industrie automobile.

La sécurité ? Elle est désormais traitée sur le mode "ceinture et bretelles".  En plus de tout l'attirail de la sécurité passive dont les 6 ou 8 airbags et les 200 ou 300 kg d'acier directement ou indirectement nécessaires à l'habitacle indéformable et aux cinq étoiles EuroNcap, on a désormais la voiture avec radar et lidar.

Pour en revenir au prix des carburants...

La question est donc posée : avec l'avènement de l'automobile intelligente capable de détecter l'obstacle de jour comme de nuit, de freiner plus vite et plus fort que le conducteur lambda et de l'alerter s'il déboite quand on le double, peut-on - doit-on ? - faire des voitures plus légères et moins protectrices ? En d'autre termes, moins mécaniques, n'est il pas temps de renoncer à nos bunkers à roulettes et de réinventer le parapluie sur roues que fut la 2 CV ?

 

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