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Pourquoi Nissan est en crise

Les ventes et les résultats financiers de Nissan plongent. Pour se relancer, la marque va tailler dans ses effectifs et réduire sa gamme. L'actuel patron devrait être poussé vers la sortie.

Pourquoi Nissan est en crise

C'était attendu : Nissan a publié de très mauvais résultats financiers pour le premier trimestre de son année fiscale 2019 (avril à juin). Son chiffre d'affaires a reculé de 12,7 % par rapport à la période équivalente de 2018 et son bénéfice net a quasiment été réduit à néant, avec une chute de 95 % à 6,4 milliards de yens, soit environ 50 millions d'euros. Pendant ce temps, les ventes ont reculé de 6,0 % à 1,23 million d'unités, mais Nissan rappelle que le marché mondial a baissé de 6,8 %.

Nissan continue donc de s'enfoncer, après les résultats en berne pour l'année fiscale 2018 : chiffre d’affaires en recul de 3,2 %, bénéfice net divisé par deux par rapport à 2017. Pour l'exercice en cours, Nissan devrait enregistrer sa plus mauvaise performance financière depuis plus de 10 ans.

12 500 suppressions de poste, gamme réduite

Aux grands maux, les grands remèdes. Pour se relancer, le constructeur va accélérer sa refonte. La priorité est de baisser les dépenses, premier levier pour retrouver au plus vite la rentabilité. Le japonais a donc prévu de réduire ses capacités de production de 10 % d'ici début 2023. Surtout, le constructeur va tailler dans les effectifs. Il avait déjà prévu 4 800 suppressions de postes. Il vient d'annoncer que ce sera finalement 12 500, sur un total de près de 140 000 dans le monde. L'asiatique n'a toutefois pas détaillé les coupes.

Côté gamme, Nissan va procéder à un petit ménage. Il veut réduire de 10 % le nombre de modèles qu'il propose, pour se concentrer sur les segments les plus rentables en fonction des continents. En Europe, la gamme sera portée par les crossovers Juke, Qashqai et X-Trail, sans oublier la Micra et la Leaf. Le Vieux Continent donne d'ailleurs du fil à retordre à Nissan. Pour la région Europe/Russie, les ventes ont plongé de 16 % au cours du dernier trimestre. À cela s'ajoutent les incertitudes liées au Brexit, la principale usine européenne de Nissan étant au Royaume-Uni.

Ghosn bouc émissaire

Pour le patron, Hiroto Saikawa, cette crise a une seule cause : Carlos Ghosn. Au printemps, il accusait l'ancien PDG de l'Alliance d'avoir eu une mauvaise stratégie au cours des dernières années. Ghosn serait notamment responsable d'une quête de parts de marché aux États-Unis à l'aide de grosses promotions, ce qui aurait dévalué le produit et nuit à l'image. La marque a d'ailleurs levé le pied en France sur les ventes aux loueurs de courte durée, qui rapportent peu. Autre problème : l'absence de nouveautés. Illustration en Europe avec le renouvellement tardif du Juke sur un segment désormais hyper disputé.

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Nissan paie donc sa course effrénée aux volumes peu rentables et son absence de plan produit clair. Mais Ghosn a donné les commandes de Nissan à Saikawa il y a plus de deux ans, largement le temps de faire évoluer la stratégie de la marque. Pour beaucoup, l'argumentation d'Hiroto Saikawa était donc une diversion gonflée.

Certains avancent même que les problèmes ont commencé une fois que Saikawa a pris la tête de Nissan. Et ils ne se sont pas arrangés avec l'éclatement de l'affaire Ghosn. Saikawa, vu comme celui qui a déclenché l'affaire pour faire tomber son ancien mentor, voit d'ailleurs le vent tourner. Greg Kelly, ancien administrateur de Nissan, arrêté en même temps que Ghosn (mais rapidement libéré), accuse Saikawa d'avoir enfreint les règles du constructeur pour s'offrir une propriété à Tokyo. Une enquête interne est en cours. Tout cela ne crée pas les conditions favorables pour repartir de l'avant.

Les jours d'Hiroto Saikawa sont maintenant comptés, le processus pour lui trouver un successeur ayant été lancé. Renault va évidemment monter au créneau pour que ce soit une personnalité "Alliance compatible". Hiroto Saikawa faisait son maximum pour ralentir un renforcement des liens du partenariat franco-japonais, expliquant qu'il fallait d'abord relancer Nissan. Il a peut-être perdu trop d'énergie à combattre Ghosn et l'Alliance, oubliant un peu son entreprise.

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