Près de 800 molécules polluantes émanent de nos pneus
Ce n’est pas le seul chiffre inquiétant puisque 80 000 tonnes de résidus de caoutchouc sont rejetées par nos voitures chaque année. L’ONG Agir pour l’environnement alerte sur cette pollution invisible.

Dans un rapport de l’association publié ce jour et rapporté par nos confrères d’Aujourd’hui en France, près de 800 molécules (785 exactement) présentent « de graves risques sanitaires et environnementaux ». C’est ce qu’a constaté Agir pour l’environnement en analysant la composition chimique de six grandes marques de pneumatiques. L’usure de nos pneus pollue ainsi les sols, les cours d’eau, mais aussi notre alimentation.
Selon le directeur de l’ONG, « Nous avons notamment découvert 111 substances fortement toxiques pour les milieux aquatiques, 85 potentiellement mortelles en cas d’ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires et 112 molécules cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques. Ces particules exposent donc l’ensemble de la population, en particulier les enfants, à des risques accrus de cancers, de troubles neurologiques, mais aussi de maladies respiratoires et cardiovasculaires ».
Le président du Syndicat du pneu, Dominique Stempfel, détaille dans le quotidien que « Sur l’ensemble de durée de vie, un pneu de voiture perd 2,5 kg de gomme et les douze pneus d’un poids lourd doté d’une remorque en émettent 200 kg. » Des chiffres qui ont de quoi inquiéter lorsque l’on sait que 44 millions de pneus sont vendus en France chaque année.
Les conséquences de l’abrasion des pneus sont bel et bien perceptibles. M. Stempfel indique que « Des particules de caoutchouc ont déjà été retrouvées dans des huîtres et des chercheurs suisses ont récemment découvert des traces d’additifs utilisés pour la conservation des pneus dans 30 % des fruits et légumes consommés dans le pays. »
Ce n’est pas tout puisque « Des éleveurs de saumons américains et canadiens ont découvert une baisse inquiétante de la fertilité des poissons due à l’ingestion de particules contenant du 6 PPD, un adjuvant chimique utilisé pour retarder le vieillissement des pneus. »
Transparence des composés
Pour Stéphen Kerckhove, membre du Conseil national de l’air, il est « urgent de modifier la législation encadrant leur fabrication afin de limiter les risques pour les écosystèmes et les dangers sanitaires de ces molécules. »
Les manufacturiers ont fait des efforts en remplaçant certains composés chimiques par des huiles végétales par exemple. Seulement, l’association Agir pour l’environnement souhaite davantage de transparence : « Il faut lever le secret industriel sur la composition des pneus et créer un étiquetage européen qui intègre leur toxicité chimique. » En touchant au secret industriel, on s’attaque à un sujet sensible, aussi sensible que sont notre santé et la préservation de l’environnement
En attendant que les manufacturiers dévoilent leur recette, si cela arrive un jour, les émissions de particules seront mesurées lors de la mise en place de la prochaine norme Euro 7.














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