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Qui a dit que le permis était cuit?

Dans Pratique / Sécurité

Pierre-Olivier Marie

Il paraît que l’automobile n’intéresse plus les jeunes. Malgré ses tarifs élevés, le permis a pourtant attiré plus de 1,1 million de nouveaux inscrits l’an dernier.

C’est en 1922 que le « permis de conduire » a remplacé le « certificat de capacité ». Après un siècle d'existence, le précieux viatique se porte bien.
C’est en 1922 que le « permis de conduire » a remplacé le « certificat de capacité ». Après un siècle d'existence, le précieux viatique se porte bien.

Si on y réfléchit bien, il existe de nombreuses raisons de ne plus passer son permis de conduire.

Entre le discours écolo-moralisateur, la multiplication des réglementations anti-auto dans les villes, le développement des transports en commun et l’essor de la mobilité partagée, nombre de jeunes peuvent s’interroger sur l’intérêt qu’il y a dépenser 1 800 € (prix moyen, soit plus cher qu’un vélo électrique apte à rendre mille services au quotidien) pour obtenir le précieux viatique, qui fête son centième anniversaire cette année.

La dernière édition du bilan annuel de la Sécurité routière souligne ainsi que si 95% des 35-54 ans possèdent le permis, ce chiffre tombe à 73% chez les 18-24 ans, tranche d’âge dans laquelle seulement 52 % des titulaires disent conduire régulièrement.

Et dans le récent rapport que l’Institut Montaigne a consacré au sujet, on découvre notamment que 77 % des 18-24 ans détiennent le permis en zone rurale, mais que ce chiffre tombe à 45 % en région parisienne.

« 68 % des jeunes estiment qu’il est difficile de financer son permis et 21 % des jeunes sans permis citent la baisse de son coût comme l’élément qui les motiverait le plus pour le passer », précisent les auteurs de l’étude, qui ajoutent que « 34 % déclarent que le coût du permis est trop élevé, et cette proportion monte à 48 % pour les 24-26 ans (85 % des jeunes sont aidés par leurs parents). »

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Des tarifs élevés qui ont pour notable conséquence de favoriser la conduite sans permis, phénomène en forte accélération ces dernières années. Les pouvoirs publics et assureurs estiment ainsi que 700 000 Français conduisent sans en avoir le droit, nombre qui aurait plus que doublé au cours de la dernière décennie.

"Vous me demandez si le permis revient à la mode chez les jeunes ? Mais il a toujours été à la mode !"

Pour autant, faut-il s’inquiéter pour le permis ? Non, loin s’en faut. Avec 1,12 million de candidats enregistrés en 2021 pour le seul groupe « léger », contre 978 000 en 2019, les auto-écoles frisent la surchauffe.

Même si ces chiffres arrivent après une année 2020 « sinistrée », car confinée, ils traduisent l’intérêt persistant des candidats à la conduite.

"La voiture est un signe indispensable du fait de se ‘sentir’ adulte, un indice tangible de maturité. Elle incarne la liberté de mouvement, l’autonomie au regard des parents ou des amis, elle est au coeur de la sociabilité adolescente quand elle abrite les premiers amours, contribue aux déplacements vers les lieux de fête ou les appartements des amis, les balades…" détaille le chercheur David Le Breton dans l'étude sur les jeunes au volant qu'il a menée au printemps dernier pour le compte de la Fondation Vinci Autoroutes. "La totalité des jeunes interrogés associent la voiture à l’autonomie dans leur vie quotidienne. Elle est un instrument essentiel de leur liberté… Elle est un objet transitionnel propre à cet âge : elle rassure, elle donne un contenant, elle permet d’aller d’un lieu à un autre sans dilemme."

"Vous me demandez si le permis revient à la mode chez les jeunes ? Mais il a toujours été à la mode ! On le voit dans les auto-écoles qui font le plein", ajoute Patrice Bessone, président de la branche éducation routière chez Mobilians, interrogé par Caradisiac. « Les jeunes ont besoin du permis, mais ils souhaitent que celui-ci soit financé. Au passage, c’est d’ailleurs pour cela que nous militons pour que les parents puissent utiliser leur Compte Personnel de Formation de façon à financer tout ou partie du permis de leurs enfants. Cela ne coûterait rien à l’Etat, et cela rendrait service aux entreprises qui trouveraient plus facilement à recruter des jeunes qui soient mobiles. S’ils sont plus mobiles, ils sont plus « embauchables », et tout le monde y trouve son compte ! »

Qui a dit que le permis était cuit?

L’étude de l’Institut Montaigne va dans le même sens : « les jeunes considèrent à 85 % que le permis est un précieux sésame, en particulier pour le premier emploi, quasiment au même degré que le fait de disposer d’un diplôme reconnu (86 %). Preuve de plus, s’il en faut, 54 % d’entre eux déclarent que ne pas posséder le permis les a empêché d’accéder à une offre, et 53 % de postuler à une offre d’embauche. »

De fait, difficile de ne pas trouver son compte entre l’Apprentissage anticipé de la conduite (AAC) dès 15 ans, ou la conduite supervisée qui permet aux jeunes majeurs titulaires du code de s’aguerrir avant de se présenter à l’examen (s’ils en obtiennent l’autorisation auprès de leur auto-école).

A cela s’ajoute le développement rapide du permis « boîte automatique », parfaitement adapté aux voitures hybrides et électriques et qui se montre à la fois moins onéreux et plus facile à obtenir. N’en déplaise au front anti-auto, le permis de conduire est un centenaire en pleine forme.

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