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Voitures chinoises en Europe : attention au retour de boomerang

Dans Economie / Politique / Politique

Michel Holtz

Accueillir des usines chinoises en Europe permet, certes, de créer des emplois, mais à terme, le tapis rouge déployé pourrait en supprimer de nombreux autres.

MG4 bientôt made in Europe ?
MG4 bientôt made in Europe ?

On se rassure comme on peut. On égrène les chiffres de vente des constructeurs chinois en Europe et on se dit, benoîtement, que tout va bien, qu’on exagère en parlant du grand méchant loup et que tout ce barouf, ma brave dame, c’est juste pour faire peur aux enfants.

Pensez donc, il suffit d’examiner les immatriculations chinoises dans l’UE au 1er trimestre de cette année. Le gros méchant Byd qui menace les puissants ? Il a écoulé 7 602 autos. Et ne parlons même pas des envahisseurs Zeekr, Nio ou XPeng. Tous les trois sont en deçà des 500 modèles livrés sur le vieux continent au cours de la même période. Il y a bien l’ogre MG qui avale tout sur son passage ? La preuve : il a immatriculé 58 524 autos. De quoi avoir la chair de poule et redouter le pire.

Des ventes confidentielles ? Pour le moment seulement

Sauf qu’il faut comparer ce (bon) score de la marque chinoise à celui du groupe Stellantis qui a écoulé 615 000 unités au même moment et au même endroit. Même avec plusieurs marques, ce score plus de dix fois supérieur à celui du méchant Chinois, a de quoi calmer les pessimistes, d’autant que les ventes de la galaxie de Carlos Tavares ont chuté de 6,4%.

Alors tout va bien ? On s’inquiète pour rien ? On peut dormir tranquille et continuer à fabriquer et à tenter de vendre tranquillement nos autos tellement hors de prix qu’elles ne trouvent plus d’acquéreurs autrement que par des formules de LOA ?

C’est vrai dans la mesure où l’on arrête le temps, ou l’on ne jauge de la situation qu’au jour d’aujourd’hui, comme l’on ne dit pas, et surtout, comme on ne doit pas l’écrire. Mais en levant légèrement le nez de son guidon, on s’aperçoit que l’avenir n’est pas si rose. Et que la stratégie automobile ressemble à celui du jeu d’échecs. Un jeu où l’on met en place ses pions, ou l’on réfléchit avant de passer à l’action et ou la partie se termine par un mat que, souvent, l’adversaire n’a même pas vu venir.

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En l’occurrence, ce sont les constructeurs chinois qui avancent leurs pions, et avec l’assentiment des autorités européennes et/ou des constructeurs bien de chez nous. Un accueil avec tapis rouge et subventions, en plus. Le programme des deux prochaines années est assez simple, puisque pas moins de 6 usines d’assemblage de marques chinoises vont ouvrir des usines sur le vieux continent.

Byd Atto3, made in Pologne ?
Byd Atto3, made in Pologne ?

Prenons l’exemple de Byd, celui-là même qui n’effraie personne et vend moins d’autos que Porsche en Europe. Il prévoit l’ouverture d’une unité de production en Hongrie et le Chinois comme le gouvernement de Budapest, confirment que dès 2026, des électriques et des hybrides rechargeables seront assemblés dans ce pays de l’Union. La suite est déjà écrite: Byd pense au coup suivant et fait le tour des capitales européennes à la recherche d’autres terres, et d’autres financements, pour une deuxième usine, et pourquoi pas une troisième, pendant qu’on y est.

Du côté de MG, on attend et on fait monter les enchères. Ou seront assemblées les autos du groupe Saic ? En Italie, en Turquie ou au Royaume-Uni, selon le mieux disant financier. Car tous les pays, y compris la France, sont prêts à accueillir une marque chinoise. Car tous les pays courent après les emplois que ces nouvelles usines fourniront et se disent qu’il vaut mieux subventionner des usines qui embauchent 3 000 ou 5 000 salariés, que d’indemniser des chômeurs.

Une opération gagnante pour tous qui est aussi celle que Stellantis compte réaliser an s’acoquinant avec Leapmotor, le Chinois pour lequel il va commercialiser, et aussi fabrique, des autos chinoises. Les futures T03 seront vraisemblablement assemblées dans l’usine du groupe à Tischy en Pologne et Carlos Tavares de se dire qu’autant à être envahi, autant en tirer quelques subsides.

Mais pour Stellantis comme pour les pays qui accueillent les usines chinoises, le gain est à courte vue. Car si les marques de l’empire du milieu créent quelques emplois et donnent des royalties au groupe américano-italo-français, combien en détruiront-elles lorsque les autos fabriquées en Europe seront vendues en Europe en bénéficiant des bonus offerts à l’industrie locale ? Dans quelques années, les licenciements au sein des constructeurs occidentaux risquent de dépasser largement les embauches des constructeurs asiatiques. Et à la fin du match, c’est l’industrie auto chinoise qui gagne.

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