Fidèle aux 24 Heures du Mans depuis la fin des années vingt, Aston Martin tint plus souvent le rôle d'animateur que celui de favori. Surclassées en puissance pure par les Ferrari, Mercedes et autres Jaguar, les élégantes voitures vertes finirent tout de même par triompher en 1959. Une victoire qui marque à la fois l'apogée mais aussi le déclin de l'aventure sportive de la marque.

Depuis sa création en 1922 par Lionel Martin, la firme Aston Martin a affiché une fidélité exemplaire aux grandes compétitions de l'avant-guerre et en particulier aux 24 Heures du Mans. En dépit des nombreux soubresauts "politico-financiers" qui ne cessèrent de secouer la société, les petites 1500 furent souvent intraitables dans leur catégorie, remportant notamment à quatre reprises leur classe entre 1931 et 37. Une performance d'ensemble réhaussée par une véritable "marée verte" en 1935 où cinq des six voitures engagées terminèrent aux 3e/8e/10e/11e et 12e places !

En 1946, David Brown, un industriel à la tête d'une grosse entreprise d'engrenages et de tracteurs, devient le cinquième propriétaire d'Aston Martin. Amateur fervent de compétition, celui-ci s'empresse de faire revivre les bonnes vieilles traditions de la maison d'autant que le bureau d'études n'est pas resté inactif durant les hostilités. Sous la direction de l'ingénieur Claude Hill un système de suspensions à quatre roues indépendantes, original et très efficace a vu le jour ainsi qu'un nouveau moteur deux litres. Il n'en fallait pas plus pour David Brown fasse monter l'ensemble dans un nouveau châssis réalisé à la hâte par Claude Hill. Baptisée officieusement DB 1 (DB pour David Brown), le prototype débute aux 24 heures de Spa en juillet 1948 et enlève une victoire imprévue, battant au passage une forte coalition de "grosses" Delage et Delahaye. Encouragé par cette entrée en matière, David Brown décide que la compétition sera l'élément essentiel de sa nouvelle politique commerciale visant à conquérir un large marché international.

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