Le tout en s’appuyant sur un sondage toujours utile lorsqu’il s’agit d’asseoir la légitimité de la démarche. Celui-là est le suivant : selon une approche IFOP pour Sud radio réalisée en septembre, 63% des personnes interrogées sont plutôt favorables ou tout à fait favorables à une diminution du taux légal d'alcoolémie en France (échantillon de 1.006 personnes sondées en ligne entre le 10 et 14 septembre 2015).     

Une majorité qui a motivé Pierre Chasseray, délégué général de l'association, à formuler ce message : « en 2014, l'alcool au volant a ôté la vie à près de 1.000 usagers, anéanti l'avenir de plus de 8.000 personnes et brisé autant de familles. Pourtant ces drames sont évitables: il suffirait que chacun refuse de prendre le volant sous l'effet de l'alcool. »

Le taux zéro est ainsi annoncé et une campagne a même été lancée avec non seulement un autocollant « Je suis un héros, je roule à zéro » disponible sur le site de l’association, mais aussi par la mise en place  d’une charte en direction des entreprises. « Ce que je veux, c'est créer un électrochoc dans les comportements, les mentalités, pour qu'on sorte de ces modèles ringards, avec des gens qui vous disent 'quand on boit, y'a pas de problème, on peut conduire » martèle Pierre Chasseray.

On rappellera que le taux d’alcoolémie au volant est aujourd’hui de 0,5 g/l dans le sang. Depuis le 1er juillet, le taux d'alcoolémie légal a été abaissé par le gouvernement à titre expérimental de 0,5 à 0,2 gramme par litre de sang pour les conducteurs novices. Le taux zéro signifierait tout simplement qu’aucun verre d’alcool pour les conducteurs avant de prendre le volant.

Cette démarche, au moins, a le mérite de ne pas dissoudre le débat sur la sécurité routière dans le verre étroit de la seule vitesse qui enivre certaines hautes sphères impuissantes, pour l’instant, à endiguer la hausse de la mortalité routière, enclencher depuis l’an dernier. Après 12 ans de déflation.