Avec sa prestigieuse mécanique héritée de la course, la Montreal aurait pu devenir l’une des plus impressionnantes Grand Tourisme de son époque. Elle ne sera finalement que l’une des plus belles.

En vingt ans de carrière, Orazio Satta, directeur du service Projets et Etudes d'Alfa Romeo n'a sans doute jamais reçu de commande aussi ambitieuse. Il s'agit tout simplement, de réaliser une "voiture idéale" pour les besoins de la prochaine Exposition Universelle de Montréal. Flatté par l'invitation et conscient de la formidable promotion que peut procurer un tel événement, Satta se lance, sans hésitation, dans cette aventure. Bertone, auteur de quelques uns des plus grands succès de la marque, conduit l'étude de style. Le maître carrossier place à la tête du projet, Marcello Gandini qui vient de signer son premier chef-d'ouvre avec la Lamborghini Miura.

Un châssis étriqué

Les formes générales fluides mais viriles s'animent par un bas de caisse noir mat, des petites persiennes couvrant à demi les phares et de superbes jantes en alliage. Malheureusement, les dessous de la belle ne sont pas à la hauteur de sa robe de grand couturier. Le soubassement hérité du coupé Giulia accuse le poids des ans et avoue rapidement ses limites en usage sportif. Présenté avec un simple quatre cylindres, le modèle de série reçoit ensuite le V8 dérivé de la 33 "Sport". Cette mécanique au bruit sublime, mais un peu trop "pointue" pour un usage routier, brille autant par ses caprices que par son caractère d'exception. Un peu trop marginale, la Montreal va devoir se contenter d'une carrière en demi-teinte. Elle aurait sans doute mérité moins de discrétion, mais le rêve colle parfois mal aux réalités.

Carte d'identité

Moteur : 8 cyl en V

Cylindrée : 2593 cm3

Puissance : 200 ch

Vitesse maxi : 220 km/h

Diffusion : 1970 à 1977

Production : 3925 ex.

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