La Smart ED Electric Drive ou la triplette Peugeot Ion, Citroën C-Zéro et Mitsubishi I-Miev, toutes sont commercialisées depuis des mois, voire des années, mais c'est pourtant la Bolloré Bluecar, toujours présentée en tant que concept car, qui a remporté le marché parisien de l'Autolib. L'entreprise française devra ainsi fournir un minimum de 3 000 véhicules et déployer d'ici mars 2012 entre 1 000 et 1 200 stations de recharge, dont 700 à Paris intramuros.

L'investissement nécessaire est estimé à 200 millions d'euros avec un coût d'utilisation annuel de 80 millions d'euros. Mais Bolloré pourra compter sur des recettes commerciales de l'ordre de 95 millions d'euros par an et une subvention des pouvoirs publics de 50 000€ par station, soit une aide comprise entre 50 et 60 millions d'euros.

Mais ça n'est pas tout. La Bluecar utilisera des batteries de nouvelle génération appelées LMP, ce qui signifie Lithium Métal Polymère, qui lui autorisent une autonomie de 250 km, soit une centaine de plus que ses concurrentes, en stockant jusqu'à cinq fois plus d'énergie que des batteries lithium-ion, à poids égal. Elles seraient de plus constituées de matériaux non-polluants. Pour passer de la théorie à la pratique, il faudra toutefois une usine supplémentaire, et Bolloré recevra une nouvelle fois un coup de pouce de l'État et même de l'Europe.

Bolloré fait partie des « industriels qui font le dynamisme de notre pays » selon Eric Besson

L'entreprise française dispose déjà de deux sites pour développer et produire les batteries LMP, un premier acquis en 2007 situé près de Montréal au Canada pouvant produire à terme 40 000 unités par an, et un second à Ergué-Gabéric, près de Quimper, en Bretagne. C'est à côté de ce dernier qu'une nouvelle usine verra le jour à l'été 2012 pouvant produire 20 000 batteries par an et employer 300 personnes. Pour l'aider, Bolloré, qui estime l'investissement à hauteur de 250 millions d'euros, pourra compter d'abord sur l'Europe, qui lui a accordé la semaine dernière un prêt de 130 millions d'euros par la Banque Européenne d'Investissement (BEI), mais aussi sur l'État français, qui a annoncé hier un prêt de 50 millions d'euros sur 10 ans dans le cadre du budget de 250 millions d'euros pour le développement des véhicules décarbonés.

C'est même Eric Besson qui s'est déplacé jusqu'en Bretagne pour poser la première pierre de l'usine pour apporter son soutien au projet : « L’Etat est à vos côtés, aujourd’hui, par le prêt de 50 millions d’euros qui vous est accordé, comme il est aux côtés de tous les industriels qui font le dynamisme de notre pays ». Le beurre, l'argent du beurre, le sourire de la laitière et la poignée de main du Ministre de l'Industrie, que demander de plus ?