C'est un chiffre qui paraît hors de portée vu de notre côté de l'Atlantique, mais la 100 % électrique japonaise se vend bien et même très bien au pays de l'Oncle Sam, puisque 30 200 modèles ont trouvé preneur en 2014, la plaçant à la 60e place des modèles les plus écoulés. À tire de comparaison, seules 1 604 Leaf sont sorties des concessions françaises, reléguant la Nissan à la 140e place des ventes dans l'Hexagone.

Cependant, selon Carlos Ghosn, le facteur limitant n'est ni la capacité de production, atteignable par son usine de Smyrna dans le Tennessee, ni la technologie des véhicules eux-mêmes : « Tant que vous n'aurez pas d'infrastructure de recharge suffisante, vous ne verrez pas un développement considérable des voitures électriques » dit-il, « Mais les pays qui s'en équiperont, eux, verront une explosion des ventes ». Mais ce développement n'est pas entre ses mains : « malheureusement, ce sont des décisions qui doivent être faites par le gouvernement et exécutées par les états et les villes, ce qui veut dire qu'il va falloir encore être patient ».

Et ne lui parlez pas de l'autonomie insuffisante des véhicules électriques si vous ne voulez pas l'agacer, c'est un argument que Carlos Ghosn balaye du revers de la main : « Est-ce que je me suis intéressé à l'autonomie de la première voiture que j'ai achetée ? Non, je m'en moquais. Et pourquoi ? Parce qu’où que vous soyez, vous êtes toujours à moins de 5 ou 6 km de la première station-service, quelle importance de pouvoir faire 500 km avec un plein ? », avant de marteler à nouveau : « Le problème principal est le manque d'infrastructure de recharge, d'accord ? L'amélioration de l'autonomie va aider, mais ça ne résoudra pas le problème ».