Administration centrale, la direction du Tourisme élabore et met en oeuvre la politique générale du tourisme dont les orientations sont préalablement définies par le ministre chargé du Tourisme. Elle a présenté la mission nationale véloroutes et voies vertes (MN3V), chargée de mettre en œuvre le schéma national véloroutes et voies vertes. Afin d’avoir une connaissance précise de la réalisation du réseau national des véloroutes et voies vertes, l’association des départements cyclables, le club des villes cyclables, la fédération nationale des pays touristiques et la mission nationale véloroutes et voies vertes ont étudié la faisabilité de la création d’un observatoire dédié à ce projet. En 2005 et 2006, ils ont réalisé un diagnostic du réseau en vue d’explorer les pistes de travail et les contraintes que pose la mise en place d’un tel outil sous la forme d’un système d’information géographique.

Définitions et enjeux

Une véloroute est un itinéraire cyclable de moyenne ou longue distance, continu (sans interruption, y compris dans les villes), jalonné et sécurisé. Les véloroutes empruntent tous types de voies sécurisées dont les voies vertes.

La voie verte est « une route exclusivement réservée à la circulation des véhicules non motorisés, des piétons et des cavaliers » (code de la route). Accessible au plus grand nombre, sans exigence physique particulière, les piétons, les cyclistes, les patineurs, les personnes à mobilité réduite… l’utilisent pour le loisir, le tourisme et les déplacements quotidiens. Les voies vertes sont aménagées en site propre sur les emprises des voies de chemin de fer désaffectées, de berges des voies d’eau, de pistes forestières, de chemins ruraux...

Véloroutes et voies vertes sont deux concepts différents :

  • la fréquentation d’une véloroute s'accroît avec la proportion de voies vertes
  • une voie verte est d’autant plus fréquentée par les cyclistes qu’elle est intégrée à une véloroute.

Bénéficiant d’un courant favorable de l’opinion publique, les véloroutes et voies vertes concourent aux changements de mentalité en faveur d’un développement durable. Les itinéraires empruntant les routes à faible circulation motorisée sont accessibles aux cyclistes et aux marcheurs, les voies vertes, elles, sont ouvertes à tous les publics quel que soit leur age : piétons, cyclistes, patineurs, personnes à mobilité réduite, cavaliers… Lieux d’échanges et de partage, ces itinéraires répondent à une demande croissante en faveur des circulations douces, particulièrement à vélo. Un nombre considérable de personnes sont susceptibles de les emprunter. Supports de déplacements polyvalents (professionnel, scolaires, de loisirs…), ces véloroutes et voies vertes sont pour les personnes ne disposant pas d’une voiture, le moyen d’accéder en toute sécurité à leurs lieux de travail, aux établissements d’enseignement ou aux zones commerciales.

Pour les personnes souffrant d’un handicap ou âgées, ces voies en site propre représentent un espace d’autonomie. En complément de ces fonctions, elles offrent la possibilité de pratiquer quotidiennement une activité physique, source reconnue d’une bonne santé, d’un équilibre personnel et d’une meilleure qualité de vie. Pour un territoire, ces aménagements sont l’occasion de développer un projet fédérateur, facteur de cohésion sociale, qui peut aussi susciter la restructuration d’espaces urbains ou ruraux en déprise. Le désir de nature, le besoin de ressourcement qui traversent nos sociétés urbaines suscitent un tourisme durable, privilégiant la qualité, qui s’appuie sur les identités touristiques des territoires renouvelées par les véloroutes et voies vertes. Celles-ci permettent aux visiteurs de mieux appréhender et connaître les patrimoines culturels et naturels, elles les incitent aussi à adopter un comportement plus respectueux et plus proche des habitants des espaces traversés.

Les milliers d’emplois de proximité engendrés par la réalisation des véloroutes et des voies vertes concernent principalement les secteurs de l’aménagement (construction, entretien des réseaux), des services (location, réparation, restauration, transports publics,) et du tourisme (hôtellerie, organisateurs de séjours, animations culturelles). Par ailleurs, autour des axes les plus fréquentés, la valeur foncière des terrains augmente. Les véloroutes et voies vertes ont aussi un intérêt d’un point de vue environnemental. Par la réutilisation d’anciennes voies ferrées, d’emprises au bord de canaux ou de rivières ou encore de routes peu fréquentées existantes le réseau national en cours de constitution est le premier réseau d’infrastructures réalisé sans consommation d’espace supplémentaire. Ensuite, ces itinéraires induisent peu d’émissions de gaz à effet de serre, ils contribuent également à réduire la congestion dans les villes et les espaces péri-urbains et à améliorer la qualité de l’air. Ce réseau favorise la création d’écosystèmes propres à développer la biodiversité, et renouvelle les paysages traversés en les rendant plus attrayants.

La politique du vélo : la petite histoire...

Soucieux de relancer une politique nationale en faveur du vélo, les ministres chargés de l’environnement et de l’équipement créent le comité national de suivi de la politique vélo en décembre 1994. Le ministre de la jeunesse et des sports s’associe à cette politique en 1996. Le comité national de suivi de la politique vélo vise à assurer le développement et la promotion du vélo en France dans ses diverses composantes (déplacements quotidiens, sport, loisirs et tourisme).

Le comité a travaillé notamment sur les thèmes suivants :

  • modification du code la route en faveur du vélo : décret du 14 septembre 1998, décret du 14 mars 2003, décret du 16 septembre 2004
  • application de la loi sur l’air : article 14 (plans de déplacements urbains) et article 20 (prise en compte du vélo dans les travaux de voirie en agglomération)
  • rencontres, manifestations, colloques, journées, etc., tous événements de promotion du vélo mais aussi de débats et de diffusion d’une culture vélo
  • organisation du congrès mondial Vélocity, en 2003, à Paris
  • lancement et organisation de la fête annuelle du vélo
  • prix annuel vélo d’Or, devenu les « Trophées du vélo »
  • définition du réseau de véloroutes et voies vertes d’intérêt national et de leurs caractéristiques, évaluation du potentiel économique
  • adoption du schéma national VVV et inscription dans les contrats de plan État – Région 2000-2006 (CIADT du 15 décembre 1998)
  • promotion et coordination de leur mise en œuvre : textes, fiches et documents d’application
  • mise en place de la mission nationale véloroutes et voies vertes en 2003
  • projet de statut des voies vertes
  • montage d’une politique et de programmes européens (création de l’association européenne des voies vertes en 1998)
  • dialogue entre partenaires, notamment entre usagers et SNCF
  • lancement d’une action de « recherche et expérimentation » avec le PREDIT et l’ADEME
  • lancement d’une action « stationnement des vélos en immeubles d’habitation »
  • rapport « Pour le développement de la bicyclette en France » remis par Brigitte le Brethon, députée du Calvados, au Premier ministre, en 2004

En 2006, afin de relancer la politique nationale vélo, Hubert Peigné, président du comité national de suivi de la politique vélo a été nommé, par décret du Président de la République, coordonnateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo.

Le vélo, une alternative à la voiture : à fond la forme !

(Source : direction du Tourisme Photo : Cap Lorient)