Auréolé du succès remporté par ses véhicules en matière de qualité, Ford a dû ravaler une partie de sa fierté. Une partie seulement car la nouvelle est plus significative que dramatique. Un faux pas, une erreur de stratégie et hop, le constructeur américain n'est plus la marque étrangère leader sur le marché russe.

Concernant les ventes des cinq premiers mois de l'année, l'Association of European Businesses (AEB) affirme que c'est désormais Chevrolet qui tient le haut du pavé. En effet, entre janvier et mai 2007, le compatriote de l'ancien leader a écoulé 70 000 voitures, soit 1500 de plus que Ford. Rappelons que ce dernier avait raflé cette place de numéro un à Hyundai l'année dernière. Toutefois, avec plus de 38 000 unités vendues sur cette période, la Ford Focus est le modèle qui se vend le mieux en Russie.

Comment expliquer cette perte de leadership ? Certains pensent que Ford paye ici l'augmentation du prix de ses voitures (près de 400 euros en moyenne au cours du premier trimestre). En revanche, d'autres préfèrent analyser le profil du nouveau numéro un : « le succès de Chevrolet s'explique essentiellement par la présence de deux grandes filières de production sur le territoire de la CEI : celle du tout-terrain Chevrolet Niva lancée par la coentreprise GM-AvtoVAZ et celle de la berline bas de gamme Lanos à Zaporojié, en Ukraine. Si la Russie lance l'assemblage de la Lanos, tout porte à croire que Chevrolet sera le leader absolu du marché », explique Alexandre Aguibalov, gérant d'AG Capital.

Est-ce le début de la guerre entre les constructeurs américains au pays de tsars ? Une chose est sûre, avec plus de 580 000 véhicules de marques étrangères vendus lors des cinq premiers mois de l'année, le marché est en progression de près de 75%. Et chacun veut logiquement sa part du gâteau. Il faudra aussi certainement compter sur la présence de Toyota, aujourd'hui à la troisième position avec près de 60 000 voitures écoulées sur la période.