En bref :

Nouvelle familiale premium de Jaguar

De 163 à 340 ch

4,67 m de long, Coffre de 455 litres

À partir de 37 000 €

L’échec de la berline X-Type, mise hors-jeu en 2009, n’a pas découragé Jaguar de revenir sur le marché des berlines familiales Premium. Il y a donc désormais, sous la XJ et la XF, une toute nouvelle XE. Un peu de sang neuf dans la catégorie, dominée largement par les allemandes, BMW Série 3, Mercedes Classe C et Audi A4 en tête, les Lexus IS et Volvo S60 faisant plutôt de la figuration… Après la prise en main de pré-séries par mon ami Pierre, nous avons pu longuement tester cette nouveauté.


Essai vidéo - Jaguar XE : toutes griffes dehors

Essai vidéo - Jaguar XE : toutes griffes dehors

 


Et l’anglaise débarque avec des ambitions, celles surtout d’écorcher ces mêmes concurrentes à coup de pattes griffues. Et elle a des arguments. Selon ses concepteurs, qui sont partis d’une feuille blanche, contrairement à la X-Type qui n’était qu’une "banale" Ford Mondeo recarrossée, elle a été entièrement faite pour être une voiture "à conduire".

La poupe peut faire penser à une Audi A5… Oui sous certains angles.
La poupe peut faire penser à une Audi A5… Oui sous certains angles.
La face avant a de la personnalité, surtout en finition R-Sport comme ici.
La face avant a de la personnalité, surtout en finition R-Sport comme ici.
Le profil est élancé et l’habitacle repoussé vers l’arrière.
Le profil est élancé et l’habitacle repoussé vers l’arrière.


Elle utilise une toute nouvelle structure légère, la caisse contenant 75 % d’aluminium et pesant 251 kg seulement. Les trains roulants sont particulièrement évolués avec une double triangulation à l’avant, et un système baptisé "Integral link" à l’arrière, soit un multibras très évolué, comme on en trouve sur des voitures bien plus chères d’ordinaire. La rigidité est accrue de 20 % par rapport à une XF, ce qui en fait la plus rigide des Jaguar, tout comme la plus aérodynamique, avec un Cx de 0,26. Les blocs diesels sont également entièrement nouveaux. Enfin, LE bloc 2.0 qui existe en deux niveaux de puissance. Baptisé Ingenium, il utilise toutes les recettes modernes pour maîtriser sa consommation : réduction des frictions, pompe à eau et à huile à débit variable, stop and start, montée en température rapide, recyclage poussé des gaz d’échappement. Et il respecte logiquement la norme de pollution Euro 6 avec un catalyseur de Nox (oxydes d’azote) fonctionnant avec un additif AdBlue. Résultat, la version 163 ch boîte manuelle, 380 Nm, annonce 3,8 litres en moyenne et 99 grammes de CO2 rejeté par kilomètre, ce qui en fait la plus efficace devant la BMW Série 3 320d Efficient Dynamics (4,1 litres et 109 g). La Classe C fait aussi bien mais avec 136 ch seulement…

La version 180 ch annonce 430 Nm de couple et une consommation de 4,2 litres/100 km pour 109 g de CO2 rejetés. Ces deux blocs peuvent être accouplés à une BVM 6 ou à la toujours excellente BVA8 de marque ZF, qui fait aussi les beaux jours de quelques BMW.


Les blocs essence sont repris de la banque d’organe du groupe, avec un 2.0 en version 200 ch/280 Nm (7,5 litres/100 et 179 g) ou 240 ch/340 Nm (7,5 l/100 km et 179 g), tandis que le V6 3.0 compressé de 340 ch/450 Nm (8,1 l/100 et 194 g), en provenance de la F-Type chapeaute la gamme joyeusement.

L’espace aux jambes aux places arrière n’est pas extraordinaire, tandis que l’accessibilité est moyenne, il faut se pencher pour ne pas se cogner.
L’espace aux jambes aux places arrière n’est pas extraordinaire, tandis que l’accessibilité est moyenne, il faut se pencher pour ne pas se cogner.
Le volume de coffre est assez faible pour la catégorie : 455 litres. Il est de plus alambiqué avec des marches au fond et sur les côtés.
Le volume de coffre est assez faible pour la catégorie : 455 litres. Il est de plus alambiqué avec des marches au fond et sur les côtés.


Mais assez parlé technique, attardons-nous sur l’esthétique de cette nouveauté. Sans conteste, ce petit félin ressemble à ses grandes sœurs. Le style s’inscrit parfaitement dans celui de la gamme actuelle. La XE ressemble à la XF, qui ressemble à la XJ, surtout si l’on reste côté proue. Les feux effilés, la grosse calandre très verticale surplombant les entrées d’air, on s’y retrouve. Et ce n’est pas vilain de l’avis général. Côté poupe, c’est un peu différencié, et les plus fins observateurs trouveront des faux airs d’Audi A5 à celle de la nouvelle venue. Le profil est ramassé, dynamique. L’ensemble ne manque en tout cas pas de personnalité, même si certains auraient aimé encore plus d’originalité, surtout à l’arrière, on peut leur donner raison. Le bleu "Bluefire" et le rouge "Italian racing" lui vont en tout cas particulièrement bien. Rassurez-vous, le vert anglais est au catalogue…

Essai vidéo - Jaguar XE : toutes griffes dehors

L’entrée dans l’habitacle provoque au contraire un sentiment plus mitigé. C’est assez simple, presque banal, sans charme, et définitivement très éloigné de l’ambiance cosy et british des anciennes ou autres productions de la marque. Le dessin, marié à certains coloris de sellerie et de planche de bord fait presque américain, ce qui n’est pas forcément un compliment. L’ambiance noire est encore celle qui présente le mieux. La finition est-elle au moins digne de la marque ? Oui bémol. Si la qualité des matériaux et des assemblages est correcte, au global, elle déçoit à certains endroits comme au niveau de la console centrale ou du soufflet de levier de vitesse en skaï digne des années soixante-dix. Le sélecteur tournant de la BVA est plus sympa. Bref, on souffle le chaud et le froid. La Mercedes Classe C et la BMW Série 3 font mieux, voire bien mieux sur ce point. Dommage. Au moins l’ergonomie est bonne, et la sellerie confortable autant qu’enveloppante.


Mais nous l’avons dit, la XE est censée être une voiture à conduire. Dont acte ! Il ne nous reste plus qu’à faire sortir le félin de sa sieste et voir si les griffes sont affûtées.

Essai vidéo - Jaguar XE : toutes griffes dehors
Essai vidéo - Jaguar XE : toutes griffes dehors