Suite des pérégrinations de Caradisiac en Endurance. Après une victoire lors des qualifications réalisées au mois de juin dernier sur le circuit du Castellet, place aujourd’hui à la finale de l’Audi A1 Experience, une course de 24 heures.

On a beau le répéter souvent : quand on est journaliste auto, on n’est pas pilote. Mais quand on nous donne l’opportunité de nous glisser dans une combinaison de coureur, c’est toujours un moment spécial.

Petit retour en arrière et moment d’auto-congratulation : après une bataille acharnée, nous avions glané avec mes coéquipiers journalistes (Géraldine Gaudy, Sylvain Reisser, Vincent Beaucousin et Cédric Pinatel) une belle victoire lors de l’épreuve qualificative au Castellet en juin dernier. Passée la première joie, nous recevons le règlement de la course. Et là tout de suite, ça ne rigole pas. Une course de 24 heures sur le mythique circuit du Castellet avec 4 heures de conduite minimum pour chaque pilote, un changement de disques autorisé, trois remplacements de plaquettes et des pneus à économiser le plus possible (seulement 4 pneus pour l’intégralité de la course). Il est vivement conseillé de jeter un œil au règlement long de 17 pages et présence obligatoire aux 2 h 30 de briefing pilotes. Pas de doute, on est dans le bain.

Arrive enfin le fameux week-end. Départ le vendredi 18 octobre pour Marseille et ça commence « bien » : brouillard intense sur Orly, retard de l’avion de près d’une heure trente. Pas de doute, ça va être la course !  Une fois à destination, l’après-midi, ce sont les essais libres, l’occasion de découvrir que le tracé a été modifié depuis notre qualification. La chicane de la ligne droite du Mistral a été supprimée. L’aspiration va donc jouer un rôle plus important et les passages dans la courbe de Signes seront plus rapides, donc plus impressionnants. La raison est simple, proposer un tracé différent de celui des qualifications. Logiquement, les temps des essais sont inférieurs à ceux de la dernière fois d’environ 10 secondes et nous occupons à la fin de cette journée le second meilleur temps.


Finale Audi A1 Experience 2013 : la déception après l'excitation

Voici enfin le jour J. Avant le début de la course, tirage de la position sur la grille de départ. Pour cette fois, nous ne partirons pas dernier mais 3e. Samedi, 14h00, les 26 voitures engagées s’élancent et c’est Géraldine qui s’y colle comme lors des qualifications à bord de la voiture n°25. N’y voyez aucune galanterie de notre part, mais la demoiselle a l’habitude de cet exercice suite à deux années de Coupe Caterham. Stéphane Daoudi, notre team manager, après une longue réflexion, décide de nous faire effectuer de longs relais. Verdict, ce sera 1h20 de conduite par pilote. Les heures, les tours et les changements de pilotes s’enchaînent. Jusque-là, tout va bien avec une place dans le Top 10. A 18h20, voici mes débuts officiels. Mon premier relais débutera donc de jour pour se finir de nuit. Joli baptême du feu ! Rien de particulier à signaler. La nuit arrive et les ennuis avec. Premier pépin, mon micro (qui me sert à communiquer avec les stands) se détache. Pas grave, sauf que pour le retrouver et le rattacher la nuit quand on est en baston avec une dizaine de voitures, c’est loin d’être facile. Situation d’autant plus stressante que votre team manager vous demande de répondre à ses messages. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, suite à une mauvaise manœuvre de ma part, l’indicateur d’autonomie disparaît de l’écran. Plus de visibilité sur la consommation. Stéphane décide de me faire rentrer plus tôt que prévu. Premier accroc à la stratégie et surtout grosse déception pour moi. Stéphane me rassure et la course se poursuit. Quelques heures plus tard, Géraldine nous avertit de l’impossibilité de monter dans les tours et de l’allumage du témoin moteur. Retour au stand. La décision est prise de changer la bobine d’allumage. On perd 20 minutes, le moral est dans les chaussettes.


Finale Audi A1 Experience 2013 : la déception après l'excitation

Englués au fond du classement, nous continuons la course. Mon relais entre 22h40 et minuit est ponctué de pluie et de quelques batailles viriles mais les temps restent corrects sans être géniaux. Conduire sur un circuit de nuit est quelque chose de perturbant car tous les repères sont chamboulés mais on s’y fait. 0h15, direction l’hôtel pour un dodo bien mérité mais trop court pendant que les coéquipiers bataillent avec notamment un double relais de Sylvain. A 5h, il faut que je sois prêt à repartir et honnêtement, comme le dit l’expression populaire : « ça pique ». Contre toute attente et bien que mon esprit n’ait qu’une envie revenir dans les bras de Morphée et que mon estomac soit au bord des lèvres, les chronos sont bons. Environ 1 min 54 s. Je prends de l’assurance, un peu trop d’ailleurs car au bout de la ligne droite des stands, alors que je fais le freinage sur un concurrent, on se retrouve portière contre portière. Plus de peur que de mal. A 7h, je laisse la main à Géraldine pour retourner dans mon lit. Ma mission est finie et le sprint final pour essayer d’accrocher la troisième place de notre catégorie (les deux premières étant d’ores et déjà inaccessibles) invité est laissé à nos deux coéquipiers les plus rapides (Sylvain et Vincent). Malgré leurs brillantes prestations, nous devons nous avouer vaincus et nous abandonnons la 3e place à une équipe VIP composée notamment d’un certain Patrick Garcia que je ne présente plus.

Dimanche, 14h. Le drapeau à damier vient de tomber. Nous sommes loin des vainqueurs. Nous finissons 16e au général et 4e de notre catégorie. Ereintés, nous sommes tous ravis d’avoir eu la chance d’avoir pu participer à cette épreuve mais c’est tout de même le dépit qui domine,la sensation d’être passés à côté de quelque chose. Le baron de Coubertin dirait que l’important est de participer mais aujourd’hui la compétition a été synonyme de déception et honnêtement, c’est dur à avaler… 


La finale de l'Audi A1 Experience en quelques chiffres

  • 67 jeux de plaquettes de frein
  • 62 pneus changés
  • 31 jeux de disques de frein
  • 12 étriers
  • 6 portes moyeux
  • 3 interventions électriques
  • 2 trains AV complet
  • 1 train AR complet
  • 2 biellettes de direction
  • 4 jeux de 4 bobines d’allumage


  • 26 voitures au départ / 26 à l’arrivée
  • 687 tours effectués par l’équipage vainqueur soit 2 610 Km et 108 Km/h de moyenne.
  • Meilleur tour réalisé en 1.49.883