Lâcher du lest pour tenter de sortir la tête de l'eau, voilà à quoi sont rendus les grands constructeurs américains. GM qui se dit très proche du dépôt de bilan et Ford qui accumule les résultats déficitaires n'ont plus qu'un seul moyen pour assurer le financement du quotidien : vendre les meubles.

L'annonce concomitante est symptomatique. D'un côté General Motors qui avait déjà rendu à Suzuki sa liberté pour s'extraire de la première claque d'une crise qui dure maintenant depuis 3 ans, vient de se séparer des dernières parts qu'il possédait dans le constructeur japonais. Pour retrouver un bout de queue de la cerise qu'ils aimeraient se refaire, les financiers de GM ont donc céder les 3% trouvés au fond de leur portefeuille pour une somme de 230 millions de $.

Cette opération boursière met définitivement fin à une association inaugurée en 1981 et qui avait permis à GM d'être le principal actionnaire (20%) de Suzuki.

Ford qui a déjà dispersé son Premium Group (Jaguar Land Rover Aston Martin) vient lui aussi de vider une partie de son portefeuille. Comme pressenti, c'est Mazda qui est en partie cédé à .... Mazda lui même (!) ainsi que des investisseurs trouvés chez les sous-traitants ou partenaires financiers de la marque (20 compagnies au total).

De fait, Mazda qui était sous le contrôle de Ford depuis 12 ans repasse sous direction japonaise. Ford a vendu les 2/3 de ses parts soit 20% des actions Mazda. Il en détient encore 13.4%.

La direction exécutive de Mazda est donc entièrement refondée avec la mise au rencard de 2 des 3 hommes anciennement placés par Ford. Hisakazu Imaki, 41 ans, devient le patron de la marque d'une marque qui a très vite fait de célébrer son retour dans le giron japonais.

Pour l'instant, la coopération technique n'est pas remise en question et le cash engrangé permettra à Ford de résister un peu plus longtemps à la crise puisque le gouvernement Bush n'a pas vraiment l'intention d'aider rapidement le secteur automobile US.

L'action Mazda a bondi de 6.4% à la bourse japonaise.