Suite au Grenelle de l'environnement, le gouvernement français a annoncé qu'il compensera les émissions de CO2 résultant du déplacement en Corse du président Nicolas Sarkozy, du Premier ministre François Fillon, de 11 ministres et de six secrétaires d'Etat pour l'organisation d'un conseil des ministres délocalisé sur l'île : il financerait ainsi une centrale hydro-électrique au Mexique baptisée "El Gallo", une usine qui permettrait d'éviter la production de 1,4 tonne de CO2. Le conseil des ministres organisé mercredi matin à la préfecture d'Ajaccio était le deuxième décentralisé, après celui de Strasbourg le 7 septembre.

Concernant la "facture carbone", le gouvernement n'a pas encore divulgué les chiffres. Nous savons juste que Nicolas Sarkozy a demandé à son ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo de compenser les émissions de CO2 du déplacement en Corse. Le président a mentionné qu'il entendait bien continuer à délocaliser le conseil des ministres sur le territoire français. Il veut même qu'un jour, on le fasse dans un département ou territoire d'outre-mer pour bien marquer que ce sont des territoires français.

Face aux critiques soulevées par ces déplacements, le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez a indiqué : "On cible un projet qui est un projet de développement durable et on le finance pour compenser. Les dépenses énergétiques du gouvernement sont très mal ressentie sur le terrain. Ça équivaut à dire qu'une région ne mérite pas un déplacement. Je pense qu'on aura réussi les conseils des ministres décentralisés quand cette question ne se posera plus, quand tout le monde aura compris que la République n'existe pas seulement enfermée à Paris et que oui, c'est vrai, déplacer des ministres sur le terrain ça a un coût! Pour que ça ne coûte rien, l'idéal c'est de les enfermer dans leur bureau. Je ne pense pas que ce soit la meilleure manière de faire progresser l'Etat." La ministre de l'Economie Christine Lagarde a affirmé pour sa part : "La République n'a pas de frontières, elle va jusque dans tous nos territoires et le fait de rester en contact avec chacun, ça n'a pas de prix."

Et les économies d'énergie dans tout ça ?

(Source : AP Photo : Le Figaro)