Devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre François Fillon a annoncé l'expérimentation d'une "eurovignette" pour les camions transitant en France et a évoqué la taxation du contenu en carbone des produits sur le marché. Il a indiqué : "Il n'est plus possible de rester neutre face aux enjeux environnementaux. La fiscalité écologique doit émerger dans notre droit. Déjà l'Europe nous invite à mettre en place une eurovignette pour que les poids lourds circulant sur nos routes ne le fassent plus en totale franchise fiscale alors qu'ils engendrent des nuisances, des risques et des coûts pour les infrastructures. Nous mettrons en oeuvre cette eurovignette qui pourra être expérimentée sans tarder en Alsace. Mais nous devons aller plus loin et poser la question d'une taxation sur le contenu en carbone des produits offerts sur le marché. Et il faut aider l'agriculture française et européenne, plus indispensable que jamais, à être performante et respectueuse de l'environnement."

Au niveau international, Fillon a insisté sur le rôle "moteur" que peut jouer l'Europe et en son sein la France dans la lutte contre le réchauffement climatique : "Dans la perspective de la réunion de Bali, en décembre prochain, la France se fait un devoir de convaincre ses alliés américains et les grands pays émergents de se rallier à une approche concrète et ambitieuse pour préparer l'après-Kyoto." Il fait référence au protocole de Kyoto qui fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012. François Fillon a rappelé la mise en place d'un grand ministère de l'Ecologie, du développement et de l'aménagement durables qui est, selon lui, à l'image de la politique structurante et globale qu'ils vont conduire. Il a ajouté : "Le 'Grenelle de l'Environnement' qui se tiendra à l'automne en donnera le départ."

Petit rappel : en juin 2007, lors du sommet du G8 à Heiligendamm, la France et l'Allemagne défendaient l'objectif d'une réduction de moitié d'ici 2050 des émissions de gaz à effet de serre, jugés responsables du réchauffement climatique, par rapport aux niveaux de 1990. Nicolas Sarkozy n'était pas parvenu à convaincre le président américain George Bush d'accepter des objectifs chiffrés dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre dont les Etats-Unis figurent parmi les principaux émetteurs.