Dimanche aura lieu le 64e GP de Monaco. D'ordinaire, chacun d'entre nous peut circuler dans les rues de la capitale Monégasque sans même s'apercevoir que celles-ci, souvent embouteillées par de riches personnages au volant de superbes voitures et par quelques quidams à la recherche de people, se transforment, le temps de quelques jours, en circuit automobile. Considéré par beaucoup comme le circuit le plus lent et le plus dangereux de la saison de F1, le GP de Monaco est devenu, depuis 1925, une véritable légende et de ce fait ne disparaîtra probablement jamais. Pourtant, piloter sur ce circuit relève souvent de la gageure. La piste est extrêmement étroite et bordée de barrières de sécurité qui délimitent la rue du trottoir. Peu d'échappatoires, des virages sans visibilité et quelques lignes droites sont le quotidien des pilotes. Pendant 78 tours, les pilotes et leur monoplace frôlent en permanence ces barrières métalliques à 150 Km/h de moyenne et n'ont droit à aucune erreur. La moindre faute pourrait très rapidement se transformer en un véritable cauchemar. Pourtant, chaque année, le GP de Monaco est une véritable fête. Il faut remonter au milieu des années folles pour voir naître le circuit de Monaco. A cette époque, construire un circuit en pleine ville ne paraissait pas farfelu. C'est Anthony Noghes, industriel dans le tabac, résidant à Monaco et ses amis qui ont cette idée. Amateur de course automobile, Anthony Noghes avait eu l'occasion de voir des courses organisées en pleine ville notamment à Santa Monica. Noghes et ses amis proposent donc à son Altesse Sérénissime Louis II de Monaco de créer un circuit dans la Principauté. Le Prince est enthousiasmé et l'Automobile Club de Monaco est fondé en 1925. Le 14 avril 1929, la course inaugurale est lancée à 13H30. Les 16 voitures s'élancent alors pour 100 tours soit 318 Km. C'est Williams Grover-Williams au volant d'une Bugatti 35B de couleur verte qui remporte cette première course à une vitesse moyenne de 80,194 Km/h. Par la suite, Monaco accueille des courses chaque année jusqu'au début de la deuxième guerre mondiale. Lors de cette période et pendant les années : 1949, 1951, 1953 et 1954, il n'y aura pas de courses dans la Principauté de Monaco. En 1950, le GP de Monaco entre officiellement dans le calendrier du Championnat du Monde des Constructeurs et en 1955, il entre définitivement au calendrier du Championnat du Monde de F1. Les premières modifications du tracé ont lieu en 1952. Le circuit passe alors de 3,180 Km à 3,145 Km après les aménagements apportés au virage de Sainte-Dévote. En 1973, le circuit de Monaco connaît de nouvelles transformations avec l'adjonction d'une piste le long du port et se terminant par une épingle autour du restaurant « La Rascasse ». Cette année-là le nombre de tours est ramené à 78. D'autres modifications auront lieu en : 1976 et 1997. Aujourd'hui, le tracé fait 3,367 Km de long. Passé la ligne de départ, les pilotes se retrouvent face au premier virage à Sainte Dévote, lieu de nombreux accrochages. Ils remontent ensuite la piste jusqu'au gauche-droite très serré du « Casino » et, de là, les pilotes redescendent jusqu'au virage à droite de « Mirabeau », puis, ensuite, jusqu'au virage en épingle de l'ancienne gare de « Monte-Carlo », où se trouve, aujourd'hui, l'hôtel « Loews » qui donne son nom actuel à ce virage qui est le plus lent du championnat. La section « Portier » conduit à la mer et les pilotes passent sous le tunnel qui mène à la chicane près du port. A cet endroit, les monoplaces frôlent les 300 Km/h. Ensuite, le virage à gauche du « Bureau de Tabac », la section de la « Piscine » puis un virage très difficile à droite à « La Rascasse ». Les pilotes empruntent enfin le virage « Anthony Noghes », puis c'est la ligne des stands. Ce sont souvent les qualifications qui déterminent le vainqueur de ce GP. En effet, le pilote qui obtient la pôle, a toutes les chances de remporter ce GP. Les dépassements étant quasiment impossibles, la séance de qualification est primordiale. Avec la configuration actuelle de l'unique séance de qualification où les pilotes tentent de faire leur chrono sur un tour lancé, on risque de voir, samedi, quelques accrochages fâcheux entre les monoplaces les plus rapides et celles les plus lentes comme les Super Aguri. Quelques pilotes comme ceux de l'écurie BMW Sauber appréhendent déjà cette journée.