C’est très simple : un mécanisme permet d’évaluer la vitesse d’enfoncement de la pédale de frein et quand une situation d’urgence est détectée, un amplificateur spécifique génère une surpression dans le circuit de freinage pour parvenir plus vite à la capacité de ralentissement maximum du véhicule. En complément, le système maintient cette surpression tant que le conducteur n’a pas relâché la pédale de frein. Globalement, il permet en fait de corriger tous les défauts de l’ABS, défauts qui résidaient à 100% dans l’interface volant/siège, c'est-à-dire le conducteur.


Freinage : des évolutions dangereuses à court terme ?

Ainsi équipé, il devient alors impossible de louper son freinage d’urgence. Génial direz-vous ? Certes, mais le conducteur juste derrière vous ne bénéficie peut-être pas de toutes ces avancées technologiques.

Imaginez la situation : vous roulez tranquillement sur l’autoroute dans votre véhicule flambant neuf et équipé des systèmes d’aide au freinage les plus avancés. Devant vous, le chargement d’un semi-remorque se détache et roule sur le bitume, et vous vous précipitez comme il se doit sur la pédale de frein. Peu importe alors votre façon de freiner, que vous ayez un A collé au hayon ou que vous vous appeliez Ari Vatanen, l’électronique vous prend sous son aile pour ramener votre vitesse à 0 de façon optimale. Pas encore totalement habitué aux capacités de freinage de votre nouvelle voiture, vous vous arrêtez à plusieurs mètres des premiers obstacles éparpillés sur la route. Vous jetez alors un coup d’œil dans votre rétroviseur et apercevez une voiture. Le temps s’arrête. Observez-la bien. L’âge moyen du parc automobile étant exactement de 8,1 ans, il y a plus de 50% de chances qu’elle soit sortie des lignes d’assemblage à une époque ou l’ABS n’était pas encore obligatoire. Attardez-vous maintenant sur son conducteur. Si sa voiture fait quand même partie des chanceuses équipées d’ABS, il y a à nouveau 50% de chances qu’il ne freine pas suffisamment fort pour le déclencher. Enfin, cerise sur le gâteau si je peux dire, rappelez vous enfin que, même si votre voiture a décroché 5 étoiles à l’EuroNCAP, cette constellation est venue récompenser sa capacité à encaisser les chocs avant, les chocs latéraux… mais pas les chocs arrière. Le temps redémarre.

Les constructeurs, conscients de ces inégalités, couplent d'ailleurs au déclenchement de l'AFU l'allumage des feux de détresse pour envoyer un signal visuel fort aux suivants.

Que faire donc ? Malheureusement pas grand chose, on ne peut pas arrêter le progrès, surtout que ces évolutions seront au final évidemment très positives. Peut-être serait-il enfin temps de faire une réforme de la formation au permis de conduire comme on la réclame depuis des années. En attendant que le parc automobile s’uniformise, plus que jamais, faisons preuve de zèle en appliquant et en faisant appliquer les distances de sécurité.