Près d'1 Américain sur 8 vit en Californie : environ 32 millions de véhicules y sont immatriculés. La particularité de cet Etat : sa confrontation avec les constructeurs automobiles pour imposer les catalyseurs, l'essence sans plomb et la baisse de la pollution. En 2006, afin de respecter le protocole de Kyoto, le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger a promulgué une loi imposant une baisse des émissions de gaz à effets de serre dans son Etat, devant revenir au niveau de 1990 en 2020.

Arnold Schwarzenegger est de retour et ça va faire mal, pas de pitié pour les pollueurs et... l'administration Bush ! En effet, le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger et les dirigeants de l'Etat américain ont lancé des poursuites à Washington contre l'Agence de protection de l'environnement (EPA) : ils accusent cet organisme fédéral de ne pas agir afin de combattre la pollution. D'après eux, l'EPA a pris un retard de 2 ans dans le processus de décision sur une loi qui rendrait obligatoire une réduction de 30% des émissions des véhicules d'ici à 2016. En portant plainte, ils veulent ainsi la forcer à approuver des règles anti-pollution plus sévères pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des véhicules. Il faut savoir que la Californie dispose du droit d'adopter des règles anti-pollution plus strictes que l'administration fédérale. Mais l'obstacle rencontré : l'administration fédérale doit approuver ces règles californiennes ... Ce droit n'a donc pas de poids !

Schwarzenegger a affirmé : "Washington n'est pas fondé juridiquement à se mettre en travers de notre route ou à ignorer les voeux de dizaines de millions d'Américains. Donc, une fois de plus, les Etats prennent les devants. Une douzaine d'Etats devraient se joindre à cette plainte." Le bureau du ministre de la Justice de l'Etat, le démocrate Edmund Brown, a ajouté : "Les voitures génèrent 20% des émissions de dioxyde de carbone d'origine humaine aux Etats-Unis, et au moins 30% des émissions en Californie. Si la loi californienne sur le réchauffement climatique était adoptée au plan national, les Etats-Unis pourraient réduire leurs importations de pétrole annuelles de 100 milliards de dollars, avec un baril à 50 dollars. Le baril est actuellement à plus de 97 dollars."

Marc Bernstein, professeur de science politique à l'Université de Californie du sud (Los Angeles) et spécialiste des politiques de l'environnement, estime que "le blocage de la procédure est autant dû aux hésitations de l'administration Bush en matière d'environnement qu'aux pressions des groupes automobiles américains. Si d'autres Etats suivent l'exemple de la Californie, les industriels et l'administration Bush craignent que la situation s'emballe très vite. Les constructeurs américains, déjà en grave difficulté, affirment que respecter de telles normes les forcerait à des investissements trop lourds. Les entreprises automobiles disent toujours qu'elles vont perdre des emplois et l'administration Bush a peur de voir l'industrie automobile mordre la poussière."

Avec Schwarzy, la guerre verte est déclarée...

(Source : AFP Photo : Wikipedia)