L'Union Française des Industries Pétrolières (UFIP) a annoncé les chiffres sur les livraisons de carburant en France en février. Le mois dernier, 3,8 millions de mètres cubes ont été livrés en France, ce qui représente une baisse de 1,6 % par rapport à la même période en 2011, et ce malgré le fait que le mois de février comportait un jour de plus cette année.


Hausse des prix, période de froid


Plusieurs raisons peuvent tout d'abord venir expliquer cette baisse générale. La première, et sûrement la plus évidente, reste l'augmentation des prix des carburants. Cette hausse concerne d'ailleurs aussi bien le diesel que l'essence. La diminution de la demande a cependant été beaucoup plus forte sur l'essence (-7,3 %) que sur le diesel (-1,6 %), qui reste majoritaire en France, avec 81,5 % des automobilistes utilisant ce carburant au mois de février. En plus de la hausse des prix, le mois de février a été marqué par plusieurs épisodes de grand froid, qui ont par la même occasion contraint les automobilistes à limiter leurs déplacements. Malgré les efforts des Européens, Japonais et même Américains dans les transports (la consommation quotidienne de barils de ces trois derniers a baissé continuellement maintenant depuis 2005 : -2 millions pour les Etats-Unis, -1 millions pour l'Europe et 900 000 pour le Japon), cela ne suffit pas à endiguer la forte croissance de la Chine par exemple, qui a doublé sa demande en seulement 10 ans (l'Empire du Milieu est passé de 5,2 millions de barils par jour en 2002 à un bilan 2012 prévisionnel de 10,2 millions par jour). On cite la Chine mais bien évidemment ça n'est pas la seule nation en forte croissance (Brésil, Inde…).


Quelle solution face à la hausse générale des prix ?


Difficile de répondre à une telle question, surtout que les solutions sont peu nombreuses et pas forcément très adaptées à tous les usages de l'automobile. La plus "simple" consisterait à privilégier des carburants comme l'E85, mais sur un véhicule qui n'est pas prévu pour à la base, les conséquences à moyen et long terme sur la santé mécanique ne sont pas connues (même avec un kit de conversion), donc il est souvent difficile de sauter le pas. L'autre alternative à laquelle on pourrait penser est le véhicule électrique. Mais actuellement, il faut le reconnaître, il ne répond qu'à une toute partie des besoins des automobilistes, à savoir les trajets urbains et pour des personnes ayant facilement accès à un point de recharge. Les offres dans ce domaine sont très limitées, souvent peu convaincantes sur le plan technique (autonomie limitée, durée de vie des batteries, esthétique bien souvent discutable bien que cela reste subjectif), et rarement accessibles. Beaucoup de personnes sont prêtes aujourd'hui à passer à l'électrique, au moins pour les trajets de la vie quotidienne, mais la réponse des constructeurs et des acteurs de la filière se fait grandement attendre.


En attendant, il faut continuer de subir le budget carburant qui pèse toujours plus lourd. Malgré tout, il faut nuancer et ne pas tomber dans la comparaison facile : le carburant était moins cher avant, certes, mais ramené au salaire à la même période, pas sûr qu'aujourd'hui nous soyons forcément moins bien lotis, surtout que les besoins des consommateurs ont évolué : matériel hi-fi, téléphones portables et divers forfaits, internet sont des choses qui n'entraient pas en compte dans le budget d'un citoyen d'il y a 20 ans. Forcément aujourd'hui, quand en plus il faut prendre en compte un budget diesel/essence conséquent chaque mois, on se dit qu'on paye notre carburant vraiment trop cher, à tort, ou à raison.