Lors de la 18e édition du FIG (Festival international de géographie) de Saint-Dié-des-Vosges qui s'est terminée hier, dont le thème était "la planète en mal d'énergies", des universitaires spécialistes des transports ont mis en avant qu'il est préférable de se servir moins souvent du véhicule et de le partager : pour un impact écolo fort, ils prônent une révolution de l'utilisation de la voiture personnel. Avec 36 millions de véhicules recensés sur le territoire, plus d'un Français sur deux possède une voiture. Chacun des adultes d'une famille type prend chaque jour son auto pour se rendre au travail.

Yves Crozet, professeur à l'université Lyon 2, a affirmé que nous sommes prisonniers de la voiture car nous sommes prisonniers de la vitesse qu'elle permet : notre mode de vie est complètement conditionné par la vitesse et il va falloir apprendre à la partager. Il indique qu'en France, où chaque personne passe en moyenne une heure par jour dans les transports, le taux moyen d'occupation d'une voiture est de 1,3 passager : la mutualisation des véhicules est un phénomène marginal. Yves Crozet a ajouté que le nombre de déplacements s'en ressent : environ 16 millions de trajets en voiture sont recensés en Ile-de-France chaque jour, dont la moitié pour aller d'un endroit à un autre de la grande couronne et les déplacements banlieue-Paris se font plutôt en RER. D'après lui, les transports en commun ne sont pas la solution miracle aux problèmes de pollution : "Si d'un coup de baguette magique, on dotait toutes les villes de trams ou de réseaux de bus performants, cela ne diminuerait que de 1% les émissions de CO2 françaises générées à 25% par les transports. Les bus ne peuvent résoudre les contraintes individuelles de déplacement. Et mieux vaut, en termes écologique et financier, le covoiturage que l'utilisation d'un bus départemental avec cinq personnes à son bord."

Jean-Pierre Orfeuil, professeur à l'université Paris 12 a souligné que l'automobile est incontestablement un objet phare de l'individualisation de la société. Selon lui, afin de réduire de façon satisfaisante la pollution, il faut avant tout s'en prendre aux automobilistes, au besoin en les contraignant à évoluer : interdiction des véhicules inadaptés dans les centres des villes, promotion des moyens de locomotion propres, péages et taxes tous azimuts. Michel Savy, professeur à Paris XII, a précisé que des lieux communs sont aussi à abolir, comme l'interdiction des camions dans les centres, alors qu'un 10 tonnes pollue bien moins que 50 fourgonnettes : il est également primordial de permettre aux gros centres logistiques de se rapprocher des villes afin de limiter les trajets inutiles.

Retrouvez toutes les informations sur le site officiel de l'événement : www.fig-saintdie.com.

(Source : FIG, AFP)