Après avoir été élu chef de file du parti pour les élections municipales de Paris 2008 (voir notre article), Denis Baupin reste dans l'actualité : Tout voiture, no future, titre de son livre fraîchement paru, confirme sa volonté de lutter contre l'automobile. Selon ses dires, les transports sont « le principal enjeu de la diminution des gaz à effet de serre » et du dérèglement climatique, d'où la nécessité de repenser l'aménagement du territoire dans sa globalité.

Principal acteur du plan de réduction de la circulation automobile à Paris, Baupin évoque les conséquences de l'automobile : pollution, insécurité routière, centres-ville saturés, dérèglement climatique, fin du pétrole... et dénonce le manque de vision à long terme des politiciens, incapables de résister à la pression du lobby automobile et « ses mercenaires. » Selon lui, « la civilisation du gaspillage et de la surconsommation n'est pas une fatalité », et la clé du problème est un retour au civisme.

Même si l'actuel adjoint Vert aux Transports de la Mairie de Paris se défend d'être « anti-voiture », il souhaite mettre en place un « plan Marshall pour les transports » afin de réduire leur nombre, en développant les transports en commun et en incitant les gens à marcher à pied davantage et utiliser le vélo.

D'après Mathieu Flonneau, chercheur au Centre d'histoire sociale du 20e siècle, Denis Baupin simplifie la situation : même si la démarche écologique est louable, le « tout-voiture » n'a jamais existé et n'est toujours pas d'actualité.

On peut ainsi émettre quelques réserves : critiquée dans l'ouvrage, la période Pompidou, qui a vu une certaine explosion du marché automobile et l'augmentation pour le coup des réseaux routiers (par exemple les voies sur berges), a aussi été celle des transports en commun avec le RER. De plus, Denis Baupin oublie que l'auto reste aussi pour beaucoup un outil de travail, tant pour les livreurs - et autres coursiers - que les professions nécessitant des déplacements réguliers pour les rendez-vous clients : libéraux, commerciaux... Enfin, si on sort du cadre parisien, les trajets de banlieue à banlieue sont les plus longs et les plus pénibles en transports en commun.

Le problème est alors bien plus compliqué : la réduction de l'usage de la voiture passe aussi par une étude approfondie des besoins des voyageurs, et par la mise en place de transports en commun performants.