Les bilans 2025 - Alexandre Bataille : « Les Français ne veulent pas d’électriques »
Alexandre Bataille, journaliste essayeur, nous dresse son bilan de l’année écoulée. Produit, économie ou encore politique, il nous livre son impression et ses souhaits pour 2026.

Quelle est ta voiture coup de cœur cette année ?

Cette année, j’ai craqué pour Scénic Grande Autonomie. A mes yeux la meilleure électrique de Renault à l’heure actuelle. Il combine design, volumes, confort, technologie et efficience. Avec sa grosse batterie, son autonomie flirte avec les 600 km sans forcer, ce qui enlève le stress de la panne. De plus il recharge relativement vite et dispose de toutes les aides nécessaires pour aider un débutant dans l’électrique. Là où il marque sa différence avec la concurrence, c’est par son comportement routier. Le Français est bien plus léger que la majorité des SUV électriques de sa catégorie et son toucher de route me correspond parfaitement. Dommage, son prix est encore élevé mais en contrepartie il est bien équipé.
Quelle est la voiture qui t’a déçu ?
Ce n’est pas une voiture mais plutôt un groupe : Stellantis. La stratégie des plateformes multi-énergies est à bout de souffle. Toutes les nouveautés qui sortent sont dépassées par la concurrence. Aussi bien en hybride, en hybride rechargeable qu’en 100 % électrique. De plus, l’image de marque a été très écornée par le scandale Puretech et celui des airbags takata. Du coup les ventes sont en baisse sur plusieurs marchés stratégiques et ce ne sont pas les changements de dirigeants et les problèmes sociaux (usines, salariés) qui vont se résoudre dans l’heure. Ajoutez à cela un portefeuille de marques démesuré et redondant (Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Alfa Romeo, Jeep, etc.) qui semble s’auto‑concurrencer, et on se retrouve avec un groupe fragilisé.
Quels modèles 2026 attends-tu avec impatience ?

J’attends avec impatience le nouveau Kia EV2. Sur le papier, le petit SUV coréen coche toutes les cases d’un futur best-seller pour la marque. Le format d’abord sous les 4 mètres et surtout toutes les technologies proposées sur l’EV3 qui pour moins est un gros client sur le marché des SUV compacts électriques. Les tarifs sont également attendus sous les 30 000 €. Si c’est le cas, additionné au coup de pouce CEE (voiture fabriquée en Europe), ils devraient rendre l’EV2 compétitif face à des concurrents comme la R4 ou la Fiat 600.
Dans l’actualité auto, qu’est-ce qui t’a le plus agacé ?

« Les Français ne veulent pas d’électriques, pas grave, on va les sanctionner sur tout le reste ». Voilà comment j’imagine les discussions entre les énarques de Bercy pour écouler des milliers de voitures électriques dont les Français ne veulent pas. Les réglementations ou les projets de lois fleurissent pour sanctionner les achats autres que l’électrique, à un tel point que ça en devient caricatural. La liste est tellement longue : malus écologique, malus au poids, malus rétroactif sur certaines voitures d’occasion, durcissement des avantages en nature sur les voitures de fonction, prix du stationnement en hausse, augmentation des taxes sur l’E85, restrictions de circulation en ZFE. Une fois de plus l’automobiliste se retrouve pris en étau.
Quand passeras-tu à l’électrique ?
A ce jour, il n’en est pas question et je pense que ce ne sera pas demain la veille. Je n’ai jamais investi plus de 3 500 € dans une voiture d’occasion.
Les voitures chinoises, une source d’inquiétude ?

Non, les marques chinoises proposent aujourd’hui des modèles aboutis qui n’ont rien à envier aux leaders européens. Leur arrivée massive en Europe pousse les grandes enseignes européennes à s’aligner, quand ils le peuvent, sur leurs prix compétitifs. Et c’est au bénéfice du client. De plus, avec l’électrique, il y a peu de problèmes de fiabilité et plusieurs constructeurs comptent bien s’implanter durablement en France à l’image de MG et de BYD. Leurs voitures sont généralement mieux équipées que la concurrence et bénéficient d’une garantie plus longue. Le seul frein, c’est l’image de marque. Ça prendra du temps, mais les chinois sont là et pour longtemps.
Le made in France a-t-il encore un avenir ?
Oui mais différemment. L’Europe et la France font tout pour freiner la concurrence chinoise et la pression sur les prix à coups de taxes (droits de douane suppression du bonus, etc.) mais la France ne redeviendra pas un pays industriel comme il l’était dans les années 70. Les modèles généralistes resteront produits à l’étranger pour des raisons de coûts. En revanche, pour la recherche et le développement, oui. A l’image de Renault avec la nouvelle Twingo, pensée en France mais assemblée en Chine.
Les Kei Cars arriveront-elles un jour ?

Oui, c’est certains. Les Français n’ont plus d’argent et pour écouler des voitures électriques à prix attractif, ce format est parfaitement adapté. Une kei car proposant 4 places, une autonomie de 150 km et un tarif aux alentours des 13 000 € serait à mes yeux une offre intéressante comme seconde voiture du foyer. Deux géants comme Renault et Stellantis poussent pour faire évoluer la législation européenne dans ce sens avec la création d’une homologation spécifique.
Ton souhait auto pour 2026 ?
Une industrie automobile Française florissante, un litre de sans plomb à 1,10 € et un gouvernement qui reste plus de 6 mois en place.
Une route déserte rien que pour toi et n’importe quelle voiture : quelle route et quelle voiture choisis-tu ?

Ce serait l’Atlantic Ocean Road (Atlanterhavsveien) en Norvège. Une route spectaculaire qui semble « flotter » au-dessus de la mer, reliant plusieurs petites îles par une succession de ponts. On la voit d’ailleurs dans plusieurs films comme le dernier James Bond. Je serais au volant d’un Range Rover équipé d’un V8 bien « dégueulasse » pour équilibrer les forces avec cette belle nature que je prendrai plaisir à observer par la fenêtre.














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