Autrefois considéré comme l’eldorado des constructeurs, le marché automobile russe chute en moyenne de 25 % en ce début d’année. Les acteurs s'attendent à une année noire pour 2015.

Notre confrère La Tribune nous apprend ce matin que les ventes en Russie ont chuté d'un quart en janvier par rapport à la même période l'année précédente, en raison de la crise économique provoquée par les sanctions occidentales et la chute des prix du pétrole, selon les chiffres publiés lundi par les industriels. Les immatriculations ont atteint 115 390 unités pour les véhicules légers et utilitaires neufs, soit 24,4 % de moins qu'en janvier 2014.

La première marque automobile en Russie, Lada, a enregistré une chute des ventes de 26 % en janvier. Les ventes de Renault ont baissé de 32 %, celles de Nissan de 18 %. Toyota a enregistré une baisse des ventes de 14 %, alors que celles de Volkswagen ont chuté de 28 %. Les ventes de Hyundai ont par contre augmenté de 15 % en janvier, selon le communiqué. Dans le haut de gamme, les résultats sont contrastés avec +17 % pour Mercedes-Benz, 0 % pour BMW et -13 % pour Audi.

"Les stocks 2014, qui étaient en vente à des prix bas, ont été vendus plus tôt que d'habitude", explique le président de l'AEB (Association of European Businesses), Joerg Schreiber. "En même temps, les prix des voitures fabriquées cette année, qui suivent les changements du cours du rouble, ont augmenté beaucoup plus que d'habitude", souligne-t-il. "Et le changement des prix n'est pas encore fini", ajoute M. Schreiber.

Les constructeurs automobiles présents en Russie, où ils ont investi massivement ces dernières années, ont prédit une année noire en 2015 avec une chute de 24 % des ventes de voitures. De leur côté, les analystes de PwC tablent sur une baisse des ventes comprise entre 25 et 35%. L'inflation pourrait atteindre 17 à 20% au printemps, ce qui nuirait considérablement au pouvoir d'achat déjà détérioré des consommateurs.