Samedi dernier a eu lieu dans l’après-midi une action festive pour appeler à la résistance contre l’agression publicitaire : l’appel a été lancé par l’association Vélorution, accompagnée de la Brigade activiste des clowns, les Déboulonneurs, Action consommation, SUD-Solidaires, "Relocaliser & Désinformatiser" et le syndicat Solidaires Cyclocity.

A partir de 16 heures, le rendez-vous a rassemblé les irréductibles anti-pub sur une station Vélib’ du 4e arrondissement de Paris, place Edmond Michelet. Le but de la manifestation était de demander à la Ville de « séparer le marché des vélos du marché publicitaire, afin que le mise à disposition du vélo ne soit pas un outil de promotion au service des publicitaires. » L’action visait l’omniprésence de la pub sur l’espace public et en particulier JC Decaux, le créateur de Vélib’ : pour les associations présentes, il est paradoxal de promouvoir le vélo en affichant entre autres des publicités de voitures soi-disant écolo ! La caricature présente sur le tract illustre parfaitement cette idée.

Je vous transmets les quelques lignes du tract :

« Des vélos oui, mais sans les afficheurs et leurs publicités ! N’y a-t-il pas contradiction totale à financer un projet de promotion de vélos par un secteur qui fait l’apologie de la voiture ? Les vélib’ ne sont pas gratuits et encore moins payés par les publicitaires, c’est le consommateur qui, par le biais de ses achats, paye les vélib’.

Le vélib’ est le cheval de Troie de la publicité, créé par les afficheurs pour envahir un peu plus l’espace public tout en se donnant une image de protecteur de l’environnement. A l’heure du réchauffement climatique, l’instrumentalisation d’un projet comme le vélo en libre service par les publicitaires est particulièrement grave pour la société et l’environnement.

Avec la généralisation du défilement des panneaux, vélib’ s’est traduit à Paris par un triplement de la surface publicitaire. Alors que de plus en plus de citoyens souhaitent une diminution de la pression publicitaire, il est intolérable que les vélos en libre service servent à justifier une inflation de publicités.

Des solutions alternatives existent. En conséquence, nous demandons que la mise à disposition de vélos ne soit jamais liée au marché publicitaire mais soit au contraire envisagée comme un véritable service public de promotion du vélo auprès de la population et non comme un outil au service des publicitaires. »

Il est noble de s’insurger contre la société de consommation et la publicité qui pollue l’espace urbain. Mais n’est-il pas mieux de contrôler la publicité sur des espaces spécialement dédiés à cet usage (abri-bus, colonnes Morris…) au lieu de voir fleurir partout des affiches sauvages ? La parole est à vous, chers lecteurs !