Depuis jeudi, JC Decaux fait face à la première rébellion de Cyclocity, sa filiale en charge de la maintenance, de la régulation et de la réparation du réseau Vélib' : des agents de maintenance et des mécaniciens se sont mis en grève et ont manifesté devant le siège de la filiale à Neuilly. En cause : les bas salaires et de mauvaises conditions de travail.

Concernant les salaires, ils sont loin d’être exhaustifs. D’après Dominique Malvaud, du syndicat Solidaires : « les salaires à temps complets dépassent rarement 1 000 euros net par mois. […] Comme une grande part des employés sont intérimaires, les salaires sont plus proches des 600 euros. » Avant le mouvement social, la direction avait annoncé des augmentations de salaires collectives de 1,6% et individuelles de 1,5%. Des mesures bien dérisoires aux vues du malaise des employés.

L’élément déclencheur de la grève est aussi la seconde revendication des mécontents : la semaine dernière, un agent de maintenance a failli perdre la vie en tombant dans la Seine. Dominique Malvaud explique : « les conditions de travail sont très précaires. Les agents utilisent des vélos électriques pour assurer la maintenance. Ils sont tombés en panne, et ils ont dû alors utiliser des Vélib’ sept heures par jour. Les vélos en question ont été réparés, mais le problème va se répéter. »

Toujours dans le registre des mauvaises conditions de travail, les employés de Cyclocity reprochent le manque de sécurité des camions transportant les vélos pour la régulation du trafic. Rappelons aussi que ces camions sont théoriquement sensés rouler au gaz naturel, ce qui n’est toujours pas le cas actuellement. Ils fonctionnent toujours avec la bonne vieille essence…

Alors M. Decaux, en plus du bien-être des salariés, pensez aussi au bien-être des citadins et à la qualité de l’air en évitant toute pollution inutile !

Source : Métro du jeudi 17 mars 2008