Jusqu'à aujourd'hui, rien de ce qui avait été dit ou écrit sur le choix de Toyota de rester ou pas en F1 n'était avéré. La véritable décision était attendue après réunion des dirigeants au cours du mois de novembre. Le choix d'Akyo Toyoda vient d'être rendu public : Toyota ne fera plus de F1 en 2010.

Confirmant une nouvelle fois l'adage qui voit dans toute fumée un feu qui couve, les rumeurs de départ de Toyota viennent d'être officiellement confirmées par l'Etat Major du n°1 mondial qui ne parvient toujours pas à sortir du marasme économique. Cette décision est le fruit d'une réflexion ou chaque élément considéré ne pouvait pousser qu'au retrait.

Le team Toyota est présent depuis 2002 et 139 Grand Prix, il était considéré comme le plus gros budget de la F1 pendant des années mais malgré cela, Toyota n'a jamais remporté une seule course en F1. De plus, John Howett, le directeur de l'équipe, n'a pas vraiment été à la hauteur lors de la crise entre FIA, FOM et FOTA et n'a fait que discréditer un peu plus l'équipe et son management.

Sur le plan économique, Honda qui a quitté le peloton fin 2008 a réussi un spectaculaire redressement de ses comptes cette année, ce que n'est pas encore parvenu à faire Toyota qui reste très susceptible dès lors que l'on parle des succès du rival.

Les dernières paroles de Kimi Räikkonen au sujet de Toyota ("Toyota, je n'ai jamais parlé avec eux, ce sont eux qui laissent courir ces bruits") et de son intention présumée de l'enrôler ont fini de convaincre les chefs japonais du total discrédit jeté sur cette équipe depuis des mois. Le temps était donc venu de quitter une scène où l'équipe n'a jamais réussi à incarner, au mieux, qu'un rôle de figurant. Humiliant pour le n°1 mondial.

Quelles conséquences ?

Tout d'abord, sur le marché pilotes, la lutte entre managers va être encore plus dure puisque Trulli, Glock mais aussi Kobayashi déboulent. Normalement les 2 premiers cités seraient casés (Lotus pour l'un et Renault pour l'autre) alors que le troisième, véritable diamant brut, pourraient bien attirer les faveurs de certaines équipes prêtes à faire un pari sur l'avenir. Tous les pilotes en difficulté en 2009 auront d'autant plus de mal à trouver un baquet. Et ultime conséquence, cette marée de pilotes va faire considérablement baisser les prix.

Idem du côté des équipes techniques puisque ce retrait annonce probablement la fin de Toyota Motorsport Europe et met sur le marché quantité de techniciens de haut vol qui pourrait très vite intégrer les nouvelles arrivantes, ce qui devrait logiquement rehausser le niveau des dites-équipes.

Enfin, Sauber qui pestait contre le refus de Williams d'accepter une 14e équipe en 2010 est désormais "dans les 13" et devrait donc être sur la grille l'an prochain à moins qu'un repreneur soit déjà sur les rangs pour le team Toyota.

En conclusion, on s'amusera de voir l'importance relative que revêt pour un constructeur automobile les sacro-saints Accords Concorde signés par Toyota en début d'année et qui les engagent théoriquement jusqu'en 2012. On comprend aussi pourquoi la FIA, toujours bien informée, a décidé de porter le nombre d'équipes admises sur la grille en 2010 à 13 et pourquoi Williams a troqué son V8 Toyota contre un Cosworth. Nous terminerons en rappelant que les observateurs qui scrutent la forêt F1 à la recherche d'une fumée suspecte ont déjà remarqué celle qui s'échappe du bosquet Renault depuis plusieurs mois déjà. Un comité directeur exceptionnel convoqué aujourd'hui chez Renault devrait en décider. La prochaine sur le liste ?