C’est donc avec étonnement que l’on a récemment appris l’annulation de la présentation internationale presse statique initialement prévue le 4 juillet prochain à Genève. Mais le plus étonnant ne tient pas tant à l’annulation de cet événement qu’à la raison avancée. Renault la justifie par un « contexte économique contraignant ».


Loin de nous la volonté de lancer quelque anathème. Au contraire, nous préoccupons-nous de la situation de Renault. Il est en effet inquiétant de voir un constructeur de l’importance de Renault obligé d’annuler la première présentation du modèle dont l’avenir de la marque dépend en partie pour des raisons financières, d’autant que, par exemple, pendant ce temps-là, Kia « squatte » à Paris le Trocadéro durant l’Euro 2012 et quelques autres points névralgiques de grandes villes européennes, ce qui ne doit pas être sans impliquer de substantiels frais financiers…


Que se passe-t-il donc chez Renault ? On le sait, Renault a enregistré sur le marché français un recul de 23,9 % de ses ventes depuis le début de l’année (comparé aux ventes des 5 premiers mois 2011). Dacia, dont la croissance soutient le groupe Renault depuis plusieurs années, a également enregistré une baisse de plus de 20 % sur le début de l’année. Le patron de Renault, Carlos Ghosn, pronostique encore trois ou quatre ans de difficultés en Europe, justement le marché de prédilection de la prochaine Clio 4.


Au mois de février dernier, le groupe Renault avait annoncé un chiffre d’affaires en augmentation de 9,4 % pour 2011 par rapport à 2010. Le résultat d’exploitation était passé de 635 millions en 2010 à 1 091 millions d’euros en 2011. Pendant ce temps-là, à la bourse de Paris, le cours de l’action a subi de forts mouvements. Au mois de juin 2010, l’action cotait aux environs de 33 euros, en début d’année 2011, elle flirtait avec les 50 euros avant de chuter à 22 euros au mois d’octobre dernier. Ces dernières semaines, le cours de l’action Renault s’est stabilisé autour des 33 euros après avoir enregistré un regain en février/mars autour des 40 euros, justement après l’annonce des résultats 2011…


Comment dès lors interpréter l’annulation de la présentation statique de la Clio 4, remplacée par un communiqué basique sur le site presse du groupe ? Que la situation de Renault s’est effectivement dégradée ces dernières semaines au point de remettre en cause la présentation presse de la plus importante nouveauté de l’année ? Que cette annulation n’est qu’une manière parmi d’autres d’économiser encore davantage en tablant qu’une telle présentation n’est pas indispensable pour la carrière de la prochaine Clio ? Peut-être. Auquel aurait-il fallu s’en apercevoir plus tôt et éviter pareille annulation…



Photo : Renault Clio 3 RS