Il manquait dans la gamme Nissan en dessous du minispace Note et de la petite polyvalente Micra une mini-citadine, économique et accessible. Grâce à Suzuki déjà partenaire de Nissan au Japon, cette lacune est comblée. Construite sur des chaînes indiennes (à Delhi) aux côtés de l’Alto dont elle dérive directement, la PIXO s’en différencie principalement par son style extérieur.

Essai - Nissan Pixo : l’alter aygo de l’Alto

Si les éléments structuraux de la carrosserie restent identiques à ceux de l’Alto, quelques éléments permettent une différenciation entre les deux modèles. Il s’agit du capot moteur, des optiques avant, de la calandre et des boucliers partiellement noir sur lesquels les petits accrocs de la ville se voient moins. Ces boucliers spécifiques, y compris pour la partie inférieure, entraînent une hausse de 6 centimètres en longueur hors-tout par rapport à l’Alto. Au moins la face avant de la Pixo inspirée du Note tranche t-elle avec celle de l’Alto, plus « Betty Boop ».

A l’intérieur, à l’exception du tissu des sièges, rien ne semble différencier la Pixo. A y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’à bord de la petite Nissan, sur la mieux équipée des deux versions proposée, la banquette deux places est repliable en deux parties égales. La modularité sur les deux versions de l’Alto souffre de cet oubli.

Dans la période actuelle de récession et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la Pixo tombe bien : de plus en plus d’acheteurs de voitures sont aujourd’hui à la recherche d’une automobile à la fois bon marché, sobre et émettant très peu de CO2. La nouvelle Nissan PIXO, cinq portes à quatre places de 3,56 m de long n’émettant que 103 g/km de CO2 en boîte mécanique (128 avec bva4) qui sera proposée à moins de 8 000 € en base correspond bien à cette demande. En 2008, le segment A a progressé d’environ 30 % (26 à 34% selon les sources) en volume sur le marché français, et cette hausse devrait se poursuivre en 2009 au rythme de +11%, malgré une baisse du marché total VP estimée à - 12,5%. Ainsi, le segment A représentera en 2009 entre 220 000 et 245 000 unités, soit près de 14% du marché VP en France.

L’unique moteur et les deux boîtes proposées sont communs à la Pixo et à l’Alto. Le 3 cylindres à essence de 1 litre de cylindrée répond déjà aux normes EuroV et offre un très bon rendement, encore supérieur au 1.0 VTT-I de Toyota. Il ne consomme que 4,4 l/100 km en cycle mixte normalisé et n’émet que 103 g/km de CO2 associé à la boîte manuelle à 5 rapports.

Essai - Nissan Pixo : l’alter aygo de l’Alto

Pour changer, nous avons essayé ce trois pattes fort de 68 ch avec la boîte de vitesses automatique, offre assez rare dans cette catégorie. Il s’agit d’une unité classique -à convertisseur de couple- à quatre rapports. Si elle n’est de haute technologie (pas auto-adaptative, absence de blocage du convertisseur sur le rapport supérieur, etc), elle souffre modérément du patinage du convertisseur en accélération, même si elle fait perdre trois secondes sur le 0 à 100 km/h par rapport à la boîte manuelle (17 secondes). La vivacité de cette petite auto de moins de 900 kg reste suffisante en ville. Sur route et autoroute (150 km/h en vitesse maxi, il ne faut pas lui demander la lune, mais on apprécie un étagement plus logique que pour la boîte manuelle.

Naturellement, la consommation s’affiche à la hausse d’environ 12 % par rapport à cette dernière, mais reste dans les limites du raisonnable avec 5 ou 5,2/100 km en cycle mixte. En usage urbain, il faut compter sur une moyenne réelle de 7 litres, voire un peu plus en conduite nerveuse. Les 128 g/km de CO2 donne encore droit à un bonus écologique de 200 euros. Dommage que comme sur la Suzuki, la boîte auto soit réservée à la fintion haute Accenta et soit obligatoirement couplée avec l’option climatisation manuelle, représentant un supplément de 1.900 € (1.100 + 800).

Essai - Nissan Pixo : l’alter aygo de l’Alto

Deux niveaux d’équipement sont disponibles : Visia et Acenta. Le premier niveau de finition, Visia, offre la direction assistée, l’ABS, deux airbags frontaux, des points d’ancrage ISOFIX pour siège enfant, de même qu’un cache-bagage, une colonne de direction réglable en hauteur et quatre porte-gobelets – deux à l’avant et deux autres à l’arrière. Le niveau supérieur, Acenta, comprend également un verrouillage central avec télécommande, un lecteur CD compatible MP3, deux airbags latéraux avant, des vitres avant électriques, une banquette arrière rabattable en deux parties dont est privée l’Alto GL, des antibrouillards avant et des poignées de portes et des coques de rétroviseurs de la couleur de la carrosserie.

Les principales options disponibles sont la climatisation manuelle (800 €), des jantes alliage et la peinture métallisée. Le contrôle électronique de trajectoire (ESP) et les deux airbags rideaux, prévus sur plusieurs marchés européens, ne sont pour l’instant pas disponibles en France.

Les prix officiels seront communiqués courant mai 2009, juste avant la commercialisation qui débutera le mois suivant. Si Nissan annonce des tarifs très compétitifs (environ 7.900 € pour la Visia, 1.000 € de plus pour l’Acenta, et près de 10.800 € pour l’Acenta à boîte automatique et climatisation), ils devraient être à peine inférieurs à ceux de l’Alto à équipement comparable. Ce qui ne l’empêche pas de tabler sur 2 800 immatriculations de Pixo sur les sept premiers mois, alors que Suzuki ne pense pas dépasser 500 immatriculations en 2009 pour l’Alto dont la commercialisation démarre en avril.

Les rapports prix/équipement et prix/prestations de la petite indienne ne sont en définitive pas plus éblouissants que ceux d'une mini coréenne comme la très recommandable Kia Picanto.